De bleu, de blanc, de rouge

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Vers le paysage moderne

Conformément à la fameuse définition de la hiérarchie des genres de Félibien (1667), le paysage reste longtemps considéré comme un genre mineur, inférieur à la peinture d’histoire, au portrait et à la scène de genre. Ce n’est qu’en 1816 qu’il acquiert ses lettres de noblesse par la mise en place d’un Prix de Rome exclusivement destiné au paysage historique. Le romantisme fait du paysage un miroir de l’âme et de ses tourments : ceux de Géricault et de Delacroix sont livrés aux éléments déchaînés. Corot et les artistes de Barbizon, adeptes du travail en plein air, leur préfèrent une nature paisible et des sites moins spectaculaires, qu’ils trouvent dans les forêts de Fontainebleau et dans les régions du Nord de la France. On parle alors de paysages intimes.

À partir du milieu du XIXème siècle, les impressionnistes se désintéressent de la reproduction fidèle d’un lieu précis pour se tourner vers l’évocation d’une atmosphère. Grâce à la libération de la touche et l’utilisation de couleurs complémentaires, leurs paysages vibrent de lumière. L’intensité des couleurs et une touche puissante sont également la marque de van Gogh. Cézanne, qui a participé aux premières expositions des impressionnistes de 1874 et 1877, garde leur palette lumineuse et l’harmonie des couleurs, mais inaugure une démarche plus formelle qui aboutira au cubisme de Picasso. De genre mineur qu’il était, le paysage est ainsi devenu au XIXème siècle un sujet extrêmement apprécié et le champ d’expériences esthétiques radicales.

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