Les couleurs du peintre : Laques et pigments traditionnels
La sélection de pigments et de laques présentée ici correspond aux couleurs utilisées par les peintres depuis le XIVème siècle en Europe, à l’exception du jaune de Naples (début XVIème siècle) et du bleu de Prusse (début XVIIIème siècle). Réduites en poudre à l’aide de pierres à broyer et de molettes, les couleurs sont ensuite détrempées avec un jaune d’œuf ou une colle animale (techniques à l’eau), soit liées avec une huile végétale siccative telle que le lin, l’œillette ou l’huile de noix (techniques à l’huile), avant d’être disposées sur une palette en bois de forme et de dimension variables. Ces couleurs tirées du règne minéral, végétal et animal, vont être progressivement remplacées par des couleurs issues de l’industrie chimique, produites tout au long du XIXème siècle : le blanc de plomb par le blanc de zinc (dès 1840) puis de titane (dès 1850) ; le jaune de Naples par le jaune de cadmium (dès 1850) ; le bleu outremer naturel (extrêmement coûteux) par un outremer artificiel ou « bleu Guimet » (dès 1831), etc…
Les couleurs modernes du peintre
Tout au long du XIXème siècle, les pratiques propres au métier du peintre vont évoluer au rythme des améliorations techniques apportées à l’outillage, aux matériaux (supports à peindre, pigments, laques et médiums) et à leur conditionnement. Ainsi l’invention des tubes à peindre (brevetée en Angleterre en 1841 et développée en France par la maison Lefranc dès 1855) et le développement des boîtes à peindre « prêtes à l’emploi » pour les techniques à l’eau (boîte Lechertier, Barbe & Co.), à l’huile ou sur émail (boîte Lacroix), vont libérer le peintre de nombreuses contraintes techniques et favoriser le travail en atelier et en plein-air, matérialisé dans cette exposition par une section « pleinairisme » et par des tableaux de l’école de Barbizon et du mouvement impressionniste.
Les outils du peintre
Les supports à peindre connaissent au XIXème siècle une seconde standardisation des formats fixant sous les appellations « Figure », « Marine » et « Paysage » les dimensions disponibles. Produites par de nombreux fournisseurs de matériaux artistiques, ces toiles peuvent être marquées au revers à l’aide d’un pochoir et d’encre noire, ce qui permet aujourd’hui d’en dater la production. L’outillage va connaître également une évolution importante par l’invention des viroles métalliques dès 1830 qui, une fois pressées, produisent des brosses et des pinceaux plats dont la morphologie va modifier l’application de la matière picturale sur le support et pas là-même ses effets.