L’atelier du peintre

L’atelier, comme premier outil indispensable au peintre, fait l’objet de descriptions quant à ses dimensions, son organisation spatiale et son orientation à la lumière. « Rien n’est si important pour le peintre que le choix du local et du jour qu’il adopte pour exécuter son tableau » écrit ainsi Paillot de Montabert. Quant au mobilier, il se compose le plus souvent d’un chevalet en bois (à « vis de pression » ou à crémaillère) sur lequel la peinture est réalisée ; d’un appuie-main et de palettes ; d’un meuble de peintre contenant les instruments de dessin, les pigments secs, les médiums, les brosses et les pinceaux ; des fauteuils et une série d’objets de référence. Pour l’étude des corps, le peintre travaille à partir de modèles vivants et de plâtres : écorché en pied et bustes, complétés par des mannequins d’atelier. Des ouvrages et des traités techniques viennent parfaire la bibliothèque, qui conserve des planches gravées et des modèles dessinés, complétés dès le milieu du siècle par des albums photographiques et des tirages sur papier.

Photographie en atelier

Critiquée et accueillie avec méfiance par les artistes peintres au moment de son invention, la photographie entre progressivement et ce, dès la seconde moitié du XIXème siècle, dans les pratiques d’atelier. Utiles dans l’étude de la composition, les tirages photographiques permettent aussi de fixer les traits de modèles, des corps et des gestes, sur lesquels peut s’appuyer le peintre dans son travail. Les deux tirages numérotés et présentés ici sont certainement extraits d’albums photographiques réalisés à cette fin. Ces albums viennent aisément remplacer les anciens recueils gravés nécessaires à l’apprentissage du métier, alors que la plaque photographique en verre présentée ici confirme l’usage réservé aux mannequins d’ateliers : véritables suppléants des modèles vivants, ils permettent aux peintres de traiter les drapés et les costumes indépendamment de la figure.

De la théorie à la pratique : les traités d’atelier

Parmi les nombreux traités techniques, dictionnaires et commentaires liés au métier du peintre au XIXème siècle le Manuel des jeunes artistes et amateurs en peinture, édité en 1827 à Strasbourg et Paris par le peintre genevois Pierre-Louis Bouvier et le Traité complet de la Peinture, édité en dix volumes entre 1829 et 1851, par Jacques-Nicolas Paillot de Montabert demeurent des ouvrages de référence pour les périodes néoclassique et romantique, où les pratiques d’apprentissage en atelier y sont précisément décrites, complétées par d’importantes planches gravées illustrant l’espace de travail et son mobilier spécifique, l’outillage du peintre et les matériaux employés pour la réalisation d’un tableau.

Toutes les œuvres de ce chapitre

En cours de chargement...