Le Cours complet : une œuvre collective
À l’époque, l'apprentissage du dessin de la figure se faisait par la copie de modèles, humains ou sous forme de moulages et d’estampes. Avec le but de soutenir ce type d’enseignement au niveau européen, Reverdin, en collaboration avec plusieurs graveurs parisiens et genevois (entre autres Alexis-François Girard, André Joseph Mécou, Nicolas Schenker), au début des années 1800, commence la conception et la mise en forme d’un recueil de 134 estampes intitulé Cours complet d’études pour la figure. Cette œuvre est éditée à plusieurs reprises, à partir de 1813, chez Didot Jeune à Paris et jusqu’après la mort de son créateur (la dernière édition, réalisée à Londres par John Coindet, date de 1830-31).
Le processus de création de cet ensemble, également basé sur le principe de la copie dessinée - ensuite reproduite en gravure - des chefs-d’œuvre de la statuaire antique, de la peinture de la Renaissance (par exemple, les tableaux de Raphaël, le plus grand artiste à imiter à cette époque), du XVIIe siècle et du Néoclassicisme – comme la statue de la muse Melpomène, aujourd’hui au Musée du Vatican, le tableau de Giovanni Francesco Penni intitulé La Vierge au diadème bleu et celui de Nicolas Poussin, sous le nom de Eliézer et Rébecca, les deux au Louvre , est bien documenté par le fonds Reverdin.
Divers états, ainsi que diverses épreuves du même sujet, permettent de suivre le travail du graveur dans ses différentes étapes, aussi bien que la vaste reproduction et diffusion des planches de son Cours au fil du temps.