Un trésor dans la collection d’affiches: Alphonse Mucha

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Dans le cadre du travail d’inventaire des estampes, le Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire est en train de mettre en lumière une importante partie de sa collection d’affiches. De ce fonds endormi, 23 pièces de l’illustrateur tchèque Alphonse Mucha (1860-1939) sont désormais accessibles au public sur le site des collections en ligne du Musée d’art et d’histoire.

S’inscrivant dans l’esthétique de l’Art Nouveau et dans le contexte de l’Exposition universelle de 1900 à Paris – ville de l’art et du commerce à cette époque – Alphonse Mucha trouve l’environnement parfait pour exploiter ses magnifiques qualités techniques et artistiques. Tous ces ingrédients font de son œuvre graphique l’une des plus novatrices de son époque, et aussi l’une des plus reconnues et commercialisées après sa mort.

Alphonse Mucha, Les quatre saisons, 1895, © MAH, photo: A. Longchamp, inv. E Aff 0347

Les affiches de l’artiste conservées au Cabinet d’arts graphiques sont pour la plupart des panneaux décoratifs représentant de délicates femmes entourées de motifs floraux – notamment différentes versions des Quatre saisons, les différentes planches qui composent Les quatre arts (1898), Les heures du jour (1899) ou Aurore et Crépuscule (1899). On trouve également quelques affiches publicitaires, parmi lesquelles des annonces pour le papier à cigarettes Job (1896), le Salon des Cent (1897) ou encore l’une de ses nombreuses Sarah Bernhardt (1896) qui lui ont valu sa gloire.

Mucha est un magnifique dessinateur: ses lignes serpentines définissent les courbes des formes féminines qui sont au centre de ses œuvres. Toutes ces compositions, en ovale ou rectangle, verticales ou horizontales, sont conçues avec une image centrale – une femme aux cheveux longs portant une robe vaporeuse – encadrée par des frises de motifs végétaux ou géométriques. Son style décoratif de réminiscence classique évoque les motifs décoratifs byzantins. Le modèle de femme inspiré de l’Antiquité ainsi que les ornements fleuris qui remplissent ses compositions nous font pénétrer dans une atmosphère symboliste grâce aux fonds dorés et aux couleurs douces.

Alphonse Mucha, La plume, 1899, © MAH, photo: A. Longchamp, inv. E Aff 0368

Le progrès des techniques d’impression au XIXe siècle permet à Mucha d’utiliser la lithographie comme moyen de reproduction. Ses lithographies en couleurs conservées au Cabinet ont été réalisées par le biais de différentes planches sur lesquelles l’artiste a dessiné au pinceau sur un fond au crachis. Ces impressions sont signées et, dans la plupart des cas, datées par l’artiste. En ce qui concerne la provenance de ces œuvres et leur entrée au Musée d’art et d’histoire, elles appartiennent aux fonds anciens dont l’origine reste encore à déterminer. Toutefois, une partie de cette collection a probablement été acquise par le Musée des arts décoratifs autour de 1900, quand l’artiste a pris en charge la décoration du Pavillon de la Bosnie-Herzégovine dans l’Exposition universelle de Paris.

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