Tandem au Musée

TaM et intégration culturelle

Le MAH a rejoint Tandem au Musée (ou TaM), un projet national qui facilite les rencontres au musée.

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Le Musée d’art et d’histoire est depuis peu devenu un «musée TaM». De quoi s’agit-il ? Le projet TaM, pour Tandem au Musée, est un projet national qui encourage et accompagne des initiatives de rencontres dans les musées. La section genevoise est coordonnée par Sophie Frezza qui, avec ses étudiantes et étudiants de l’Université ouvrière de Genève (UOG), fréquente depuis de nombreuses années les musées genevois et le MAH en particulier1.

Tandem au MAH avec les élèves de l’UOG

Forte de cette expérience de travail, l’idée de provoquer des rencontres au MAH s’est immédiatement imposée à elle, avec comme corollaire celle de proposer aux étudiantes et étudiants de français avancé à l’UOG d’entrer en contact avec des visiteuses et visiteurs du MAH autour des œuvres exposées. Ensemble, nous avons ainsi organisé une première journée dans l’exposition when the sun goes down and the moon comes up le dimanche 5 février 2023. Après une visite de l’exposition, les étudiantes et les étudiants ont choisi leur œuvre «coup de cœur», sur laquelle ils ont préparé de courtes prises de parole à destination du public.

Dix interventions autour de dix œuvres ou ensembles d’œuvres ont ainsi été conçues. Chacune suit un lien personnel tissé par les élèves avec l’œuvre. Après avoir répété et échangé, toutes et tous se sont jetés à l’eau et ont passé leur dimanche avec les visiteuses et visiteurs ainsi qu’avec plusieurs groupes d’étudiants de l’UOG venus ce jour-là. Les échanges ont été très riches et variés et ont donné lieu à des publications sur le site de TaM.

Image de couverture

Les guides TaM dans l'exposition when the sun goes down and the moon comes up, dimanche 5 février 2023.

Témoignage personnel

Voici l’expérience telle qu’elle a été vécue du côté des guides TaM du jour, retranscrite par Fania Rodrigues, journaliste et participante:

«Le processus d'intégration dans un nouveau pays n'est pas simple. Cela demande des efforts, du temps disponible et de la résilience. Il est également important de dire que l'intégration n'est possible que si le pays d'accueil offre des opportunités aux expatriés et aux immigrants.

Et c'est ainsi que Genève et le Musée d'art et d'histoire nous ont accueillis en ce dimanche ensoleillé du 5 février, en nous donnant l'occasion de présenter notre coup de cœur sur l'exposition carte Blanche à Ugo Rondinone when the sun goes down and the moon comes up et aussi présenter notre histoire à travers des œuvres d'art. Une dizaine d'étudiants de Français de l'Université Ouvrière de Genève (UOG), ont eu l'occasion de présenter des œuvres d'art au public du musée. Symboliquement, c'était comme si la Suisse ouvrait ses portes et nous accueillait. En effet, peu d'endroits à Genève ont l'importance culturelle et historique du Musée d'art et d'histoire .

Franchir la «grande porte» de la plus importante maison d'art de Genève et présenter au public notre point de vue sur des artistes qui font partie de l'imaginaire collectif du pays était d'une telle portée symbolique qu'elle nous a insufflé encouragement et courage. Nous ne savions même pas que nous pouvions parler le français aussi bien avant d'y être. Devant l'œuvre d'art, nous n'étions qu'un étudiant avec un peu de connaissances et le courage de parler au public et de surmonter nos propres défis.

Certains étudiants nous ont fait part de leur point de vue sur ce projet, de ce qu'ils ressentaient et de ce que cela signifiait pour chacun d'entre eux.

Pour Eiko Zimmermenn, c'était la meilleure façon de se lancer dans l'univers artistique et francophone: "Cette expérience a été importante pour moi pour pratiquer mon français; nous avons dû nous entraîner et il fallait aussi du courage pour aborder les gens. Plus qu'apprendre l'art, nous sommes venus ici pour ressentir ce que c'est que d'être au milieu d'œuvres d'art ."

Bien sûr, il n'est pas facile de parler en public dans une langue que nous ne maîtrisons pas encore complètement. Ana Erb a néanmoins accepté le défi: "J'ai adoré faire partie de cette initiative. Je me suis assurée que tous ceux qui m'ont parlé ont également eu une expérience positive. J'ai eu la chance de faire partie de cette exposition, de partager mon point de vue et cela, bien sûr, c'est formidable pour nous. "

Selon l'étudiante Poornima Tatarek, cette expérience représentait bien plus qu'une simple pratique du français: "Participer à ce projet m'a permis de redécouvrir mon histoire à travers l'art et tout cela en français. Les gens étaient super sympas, ils ont aimé ma présentation et cela m'a donné beaucoup de courage" , conclut-elle.

De la même façon, l'étudiante Satoko raconte ce que ce projet a signifié pour elle: "C'était la première fois que je pouvais parler en français avec des personnes de différentes parties du monde et expliquer ma vision de l'exposition d'Ugo Rondinone. Cela m'a donné de la confiance. Je pouvais enfin parler français."

Ce genre d'initiative nous encourage à continuer, car elle nous a laissé le sentiment reconnaissant que notre contribution était également positive pour le public. La sympathie et l'intérêt des gens pour les œuvres que nous avons présentées et pour notre histoire nous ont donné une dose d'encouragement et de motivation.»

Côté Musée d'art et d'histoire, l'expérience nous encourage également à continuer dans cette voie innovante qui permet de créer et de valoriser les échanges et les rencontres au cœur du musée, dans une démarche inclusive et participative.

Rendez-vous est déjà pris pour la prochaine exposition XL en 2024 !

Notes

  1. Voir les blogs précédents : Le MAH, lieu d'apprentissage du français et Voyages, voyages .

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