Un partenariat entre le MAH et les structures d’accueil para- et extrascolaires
Mon musée, ses objets, mes idées
Mercredi 15 juin dernier, des réalisations de toutes sortes, touchant à des techniques multiples (céramique, mosaïque, danse, maquette…) ont été présentées dans les salles du Musée d’art et d’histoire, placées en regard des objets patrimoniaux dont elles sont inspirées. Cette année, près de 300 enfants et 60 animateurs, appartenant à une douzaine de structures para- et extrascolaires, ont participé au projet «Dedans-Dehors». Durant toute l’année scolaire, ils sont venus au musée pour des visites «sur-mesure» autour de thématiques variées et ont bénéficié d’ateliers créatifs organisés dans leurs lieux d’accueil. Le travail de la médiatrice comprend les visites au musée et les ateliers avec des artistes ou artisans professionnels, et assure le développement d’un réel partenariat avec les équipes d’animateurs.
Chaque projet s’adapte aux possibilités organisationnelles de chacun, tout en préservant le lien avec les collections. Parfois les ateliers sont organisés par la médiatrice en charge, parfois l’opération est menée de manière plus autonome par les équipes des structures.
Pour certains groupes, tels que les villas YoYo, l’année a été passée à travailler sur un thème (les chevaliers, la mythologie, l’Égypte, le vitrail…) et à une œuvre collective à laquelle ont contribué, par petites touches, un grand nombre d’enfants. Dans le même esprit, l’Atelier des Bricolos a consacré des vacances scolaires à la mosaïque, une semaine durant laquelle les enfants ont rencontré une mosaïste et décoré un grand bac à fleurs devant leurs locaux.
L’intervention de professionnels dans le projet «Dedans-Dehors» – tels que la mosaïste Catherine Pier Favre, l’artisan du verre Wilma Besson et la danseuse-chorégraphe Catherine Egger – permet aux enfants d’appréhender la dimension technique et/ou artistique des objets anciens et de prendre conscience que ces savoir-faire sont bel et bien vivants.
Rencontres au musée
Cet après-midi a donc été l’occasion festive pour tous les participants – enfants, animateurs, responsables des structures et parents – de se rencontrer au musée. Les enfants ont pu retrouver, non sans fierté, leurs propres créations mises en scène et découvrir celles de leurs camarades…
Cette présentation éphémère faisant dialoguer le fruit de leur créativité avec les œuvres est une manière de boucler la boucle et de «revenir dedans» après avoir été «dehors».
Les créations des enfants sont les témoignages visibles de leur expérience culturelle et de leur appropriation du musée, tant personnelle que collective. Le public est ainsi invité à explorer le musée tout en découvrant ces «regards» singuliers sur les collections.
Une visite originale au Musée d’art et d’histoire
Dans les salles d’archéologie, on découvre au pied de la statue de Ramsès II une maquette déployant tout un univers égyptien imaginé par les enfants. En traversant la salle, face aux stèles gravées, on trouve ensuite des bas-reliefs racontant la vie à la Villa YoYo, parties de ping-pong et de baby-foot incluses !
Soudain la musique commence: un petit groupe d’enfants invite le pharaon Ramsès II et la déesse Sekhmet à tête de lionne à se mouvoir dans une danse fabuleuse, sous les yeux écarquillés de leurs camarades. Tantôt sculptures, tantôt sculpteurs, les enfants explorent les gestes et postures en s’inspirant des figures égyptiennes.
La balade se poursuit à la rencontre de plusieurs collections de céramiques, présentées en écho à celles de Kerma, de Chypre, de Grèce et de Rome et réalisées par les enfants du parascolaire des Eaux-Vives et de Ferdinand-Hodler. Ici, des bols aux décors gravés et enduits d’engobe teintée, là de vieux vases relookés au marqueur et inspirés des motifs géométriques millénaires… Puis, au fond, comme mêlés aux cratères à volutes et aux coupes de banquets Romains, de simples récipients de verre ou de fer blanc ont été transformés à l’aide d’anses ou de couvercles insolites en céramique. On croit même reconnaître des vases canopes égyptiens, aux bouchons à tête d’oiseau… et de lapin!
Mosaïques et squelette inédit
Un peu plus loin, zigzagant sur le sol entre les mosaïques romaines, 10 mètres de frise en mosaïque colorée ont fait halte en salle Rome, après avoir fait étape dans divers lieux parascolaires à la manière d’une œuvre itinérante en construction (Atelier des Bricolos, GIAP du XXXI décembre et de Roches).
En descendant les marches les plus souterraines du musée, on distingue un squelette et une collection d’os inédits au fond de la salle d’archéologie régionale, fraîchement sortis de l’imagination des enfants et des fours à céramique des Créateliers!
Au rez-de-chaussée, un château fort surgit au milieu des collections d’épées, de casques et de canons! Les fameuses échelles savoyardes et les maquettes du vieux Genève à la Maison Tavel ont motivé l’équipe de la villa YoYo d’Onex à ériger la «pièce manquante» de l’univers chevaleresque du musée.
En s’aventurant tout au fond du couloir, on découvre dans la pénombre, en regard des vitraux originaux de la cathédrale Saint-Pierre de Genève, un tableau coloré et lumineux revisitant la technique du vitrail au moyen de matériaux de récupération, et réalisé lors d’ateliers intergénérationnels à la villa YoYo de Lancy.
On s’attarde devant un diaporama pour s’immerger dans l’ambiance des visites et des ateliers menés au cours de l’année et découvrir chaque projet par étapes. Enfin, un dernier saut à l’étage des Beaux-Arts pour découvrir, disséminés dans les salles, des traces de deux autres projets – À la chasse aux Outings et Détails insolites – ayant pour support la photographie. Au sol de la salle des paysages d’Alexandre Calame, des petits cadres de toutes formes et de toutes tailles sont à disposition du visiteur pour s’amuser à «capturer» à son tour les détails d’un tableau.
En ce jour un peu spécial, le musée a été célébré comme lieu de rencontre et de synergie entre de nombreux enfants, parents et professionnels. Un lieu d’inspirations multiples et un espace vivant pour les accueillir.
Toutes les opérations menées dans le projet «Dedans-Dehors» ont été rendues possibles grâce au généreux soutien de la Fondation Gandur pour la Jeunesse.
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