Un voyage musical au temps de Schubert
À l’heure où le chantier des collections bat son plein, le Musée d’art et d’histoire ne perd pas une occasion de mettre en lumière ses trésors cachés. Pour la collection d’instruments de musique anciens, les concerts sont un vecteur privilégié, comme chaque automne avec le cycle de concert Musée¦Musique. En 2016, le concept se renouvelle avec quatre matinées consacrées aux septièmes Rencontres internationales harmoniques, qui convient les auditeurs à un «voyage musical au temps de Schubert».
À la recherche des sons perdus
«À la recherche des sons perdus»: telle est la devise des Rencontres internationales harmoniques. Une recherche au sens académique du terme, dans la mesure où elle implique des spécialistes (musicologues, facteurs d’instruments, musiciens), mais aussi au sens esthétique. Il s’agit en effet de replacer l’œuvre d’un compositeur dans son contexte culturel et artistique par l’usage d’instruments d’époque ou de fac-similés, dans le respect du diapason, du tempérament ou encore des techniques de jeu et des sonorités propres au temps de Franz Schubert. Ainsi, au programme des quatre dates organisées au MAH, pourra-t-on entendre des sonates et des lieder, des poèmes de Goethe ou Heine, mais aussi des conférences-concerts et des instruments oubliés, le tout servi par de grands interprètes. Et ce, entourés d’œuvres qui dialoguent à merveille avec la musique du compositeur viennois.
Du pianoforte…
Né en 1797, Schubert est décédé en 1828, à l’âge de 31 ans. Durant sa courte vie, le pianoforte, instrument pour lequel il a beaucoup composé, se transforme de manière spectaculaire en gagnant une octave et demie, et il se dote de nombreux registres permettant de modifier le timbre de l’instrument pendant le jeu. En dépit de ses octaves supplémentaires, un piano moderne ne peut rendre toutes les subtilités d’une écriture pensée pour un instrument ancien, tel le pianoforte de Johann Fritz (Vienne, vers 1820) que l’on pourra entendre au MAH.
… à l’arpeggione
Au cours de cette période de transition entre classicisme et romantisme, d’autres instruments se transforment tandis que l’on voit en apparaître de nouveaux, tel l’arpeggione pour lequel Schubert composa sa célébrissime sonate D 821 du même nom. Si l’on entend ce morceau aujourd’hui le plus souvent dans ses transpositions pour violoncelle ou encore pour alto ou contrebasse, on oublie parfois que son nom lui vient de l’instrument aux sonorités douces et légères pour lequel il a été composé. Inventé en 1823 par l’autrichien Johann Georg Stauffer, l’arpeggione est un instrument à cordes frottées et dérivé de la guitare, à laquelle il emprunte ses six cordes, son manche fretté et son accord. Le jeudi 29 septembre à 11h, le public aura la chance d’entendre Christophe Coin et Pierre Goy, pianoforte, interpréter cette fameuse sonate sur un arpeggione de Georg Tieffenbrunner, daté de 1851.
Voyage Musical au temps de Schubert
Jeudi 29 septembre, à 11h
Conférence-concert L’Arpeggione
Schubert, Sonate Arpeggione D 821
Christophe Coin, arpeggione et Pierre Goy, pianoforte
Vendredi 30 septembre, à 11h
Concert comparatif Pianoforte à quatre mains – pianoforte symphonique
Schubert, Grand Duo D 812, Symphonie n°7 « inachevée » D 759
Marcia Hadjimarkos, Brice Pauset
Samedi 1er octobre, à 11h
Musique et poésie, Le Salon de Schubert
Schubert, Sonates pour pianoforte avec accompagnement de violon D 384, 385, 408
Poèmes de Goethe, Rilke, Heine
Florence Malgoire, violon, Paolo Zanzu, pianoforte, Carmela Locantore, comédienne
Dimanche 2 octobre, à 11h
Concert
Schubert, Lieder
Taylan Reinhard, ténor, Dana Memioglu, guitare
Renseignements, réservation et billetterie en ligne www.harmoniques.ch