Les peintres à la montagne
Fort prisé par les peintres, le paysage de montagne est très souvent le fruit d’une expérience. Apparu au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, ce genre pictural s’appuie en effet principalement sur l’observation: sommets, massifs, vallées ou encore cours d’eau sont scrutés méticuleusement et rendus avec précision. La pratique de ce type de peinture se fait ainsi le plus souvent en plein air, en particulier au XIXe siècle, avec reprise en atelier. Mais l’observation n’est pas seule en jeu. Le choix d’une atmosphère ou d’un angle de vue ainsi que des modifications en atelier peuvent troubler la perception que l’on a d’une montagne.
Portant un lourd matériel, les peintres du XIXe siècle ne doivent pas être effrayés par la montée éprouvante jusqu’aux points de vue élevés. Certains sont d’ailleurs de bons alpinistes et n’hésitent pas à s’aventurer sur des terrains dangereux. Juchés sur des éminences, ils peignent les cimes, leur chevalet installé à leur pied. Leur peinture reflète une certaine réalité des choses, donne une certaine image d’un massif, résultat de l’angle de vue choisi. Si peindre reste une question de point de vue, c’est certainement encore plus vrai pour le paysage de montagne: on sait combien un massif n’est pas uniforme et présente un aspect fort différent selon qu’il est vu d’un endroit ou d’un autre. L’image même de ce massif peut s’en trouver modifiée et sa compréhension perturbée.