L’horlogerie: nouvelle étape des préparatifs pour le déménagement vers les réserves de l’Ecoquartier Jonction
Le chantier des collections, vaste travail de documentation et de conservation de l’ensemble des objets gérés par le musée, en vue de leur transfert dans les nouvelles réserves de l’Ecoquartier Jonction, continue sur sa lancée.
Après les étains, le mobilier et les textiles, les équipes du MAH sont intervenues sur une partie de la collection d’horlogerie au mois de février 2016. Le travail s’est concentré sur deux réserves conservant des pièces de pendulerie: pendules de parquet, horloges murales, à poids ou à pendule, pendules à poser, pendules de cheminée, ou encore pendulettes, de la fin de la fin de la Renaissance au premier quart du XXe siècle.
Faire cohabiter collaborateurs et collections
Les secteurs les plus impliqués dans le chantier étaient tous représentés: unité chantier des collections, conservation scientifique, conservation-restauration, chargés d’inventaire, photographes, régie des transports, stagiaire. Au total, une dizaine de personnes étaient présentes chaque jour dans cet espace spécifiquement dédié à la conservation des collections. Le travail sur place a donc nécessité l’aménagement et l’équipement des différents postes de travail pour constituer une «chaîne de production».
Des binômes de collaborateurs ont été organisés par spécialités, chaque poste étant très rapprochés pour limiter au maximum les déplacements contrariés par la fragilité, la préciosité et la complexité des mécanismes d’horlogerie.
De l’inventaire réglementaire…
Entre les mains des chargés d’inventaire, les objets ont été inventoriés, marqués, équipés d’une feuille de pointage permettant de suivre l’avancement des travaux lors de chaque étape ainsi que d’un code-barres pour la traçabilité.
Chaque pièce a ensuite été photographiée en haute résolution en passant par le studio photo spécialement installé sur place. En complément de la mise en scène classique des prises de vues (pièces posées sur un fond neutre), un deuxième dispositif plus spécifique a dû être utilisé, un support spécial permettant aux pendules murales, et plus particulièrement dans le cadre du chantier aux pendules neuchâteloises, d’être photographiées dans leur position d’usage, avec le cabinet posé sur une console et garni d’un chapiteau.
… à la préparation pour le déménagement
Un constat d’état a été établi pour chaque pièce par la conservation-restauration avec trois niveaux préalablement définis: objet en bon état, objet transportable ou objet intransportable en l’état et nécessitant donc une intervention de restauration avant tout mouvement.
A débuté ensuite la deuxième phase de travail pour les conservateurs-restaurateurs avec des interventions propres aux collections horlogères: immobilisation des pièces mécaniques ou mobiles, protection des parties fragiles comme les surfaces émaillées ou les verres (cadrans, ornements…). Les objets seront bien sûr conditionnés et protégés pour le transport mais cette étape n’interviendra qu’en 2017 lors du déménagement vers les nouvelles réserves mutualisées.
Adaptabilité du personnel et transversalité
Lors du chantier des collections, de nombreuses interventions se démarquent des activités habituellement réalisées au musée. Nous avons ainsi pu observer des collaborateurs allongés sur le sol pour appliquer un numéro d’inventaire sur une œuvre jugée trop lourde ou trop fragile pour être déplacée. Des ateliers photographiques mobiles sont venus compléter l’installation principale pour des prises de vues rapprochées d’objets restés sur leurs étagères de conservation. Le savoir-faire, la capacité d’adaptation ainsi qu’une réelle motivation de toutes les équipes ont été indispensables pour travailler dans l’espace confiné d’une réserve de musée.
La transversalité entre les équipes sur le terrain est aussi une composante essentielle du chantier. À chaque journée son lot de discussions pratiques, scientifiques et une interaction constante entre tous les acteurs. Cette émulation a été bénéfique à l’avancement des tâches se révélant parfois répétitives de par les centaines de pièces traitées.
Le travail réalisé en février 2016 va être poursuivi dans les semaines et mois à venir. En 2017, les collections d’horlogerie, d’émaillerie, de bijouterie et de miniatures quitteront ces réserves louées pour rejoindre l’Ecoquartier Jonction. Les équipes du MAH seront bien sûr à l’heure de ce grand rendez-vous!