Pendant près de trois ans, Didier Rittener s’est consacré au dessin d’un rhododendron. Cette démarche s’est inscrite dans la durée car l’artiste a souhaité prendre le temps de décrire la complexité naturelle de cette plante, présente dans sa maison familiale. D’emblée, cette variété végétale est difficile à saisir avec ses feuilles très lisses et ses efflorescences larges et structurées.
Au lieu de s’inspirer directement de la nature, Rittener a pris des photographies qui lui ont servi de point de départ. Le défi était technique car l’artiste ne voulait pas simplement représenter des surfaces ou des lignes, mais créer une sorte de trame de couleurs : cette structure devait, d’une part, générer un scintillement de l’image, et d’autre part, souligner des éléments essentiels de la plante.
Pour ce faire, Rittener a croisé des lignes relativement courtes avec d’autres lignes de différentes couleurs. Comme les motifs changeaient dans chaque cas, il a pu produire une variété d’impressions dans le cadre qu’il s’était imposé. Le résultat n’est pas une série narrative mais quatre descriptions et vues distinctes de la même plante, saisie à chaque fois avec une perspective différente.
L’artiste a utilisé une boîte de crayons de couleur Faber-castell, reçue à l’occasion du prix qui lui a été décerné en 2013 au salon DRAWING NOW à Paris. Pour chaque dessin, il a choisi une nouvelle combinaison de quatre couleurs, réalisant ainsi un ensemble de feuilles aux harmonies à la fois proches et différentes.
Depuis plusieurs années, le Musée d’art et d’histoire essaie de renforcer sa collection contemporaine. Une telle acquisition menée directement auprès de l’artiste permet de suivre l’actualité du dessin en Suisse romande et d’élargir le contexte des modes de perception actuelle.