Les archives à la Bibliothèque d’art et d’archéologie

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La mine d’or de la BAA

Les archives, dans l’imaginaire populaire, sont très souvent associées à des tas de papiers sans réelle valeur et poussiéreux. Mais en y regardant de plus près, ces dernières sont une mine d’informations inestimable au niveau historique comme sociologique.

La Bibliothèque d’art et d’archéologie possède des fonds d’archives importants pour la compréhension de l’art à Genève et l’art en général. Elles sont entrées dans les collections de la BAA au fil du temps et de multiples façons:

– transferts des Musées d’art et d’histoire vers la BAA, comme les fonds du Musée des instruments de musique de Genève, Waldemar Deonna (archéologue et directeur des MAH), Burkhard Reber (archéologue genevois)…

– dons d’artistes genevois, tels Maurice Barraud (peintre), Eric Poncy (peintre graveur), François Baud (sculpteur), Peter Hartmann (sculpteur), Rita Gallmann (peintre carougeoise), Suzanne Widmer (modiste).

– dons de particuliers ou de personnalités genevoises, comme les fonds de Daniel Baud-Bovy (coupures de presse de 1861-1963), de l’historien Alfred Berchtold (collection d’autographes et documentation historique) ou les coupures de presse de Lucienne Florentin (critique d’art).

– dons ou dépôts de galeries genevoises importantes, telles la Galerie Moos et la Galerie Malacorda.

– des ensembles thématiques constitués par la BAA à partir de sources diverses, comme les fonds de bandes dessinées chinoises de propagande (don de l’Université de Genève), un fonds sur la manifestation Expo.02, les Fêtes des vignerons

– un fonds concernant l’histoire du livre, incluant des ex-libris anciens et nouveaux et récemment alimenté par le don en 2007 du directeur du Kunstmuseum de Winterthour Dieter Schwarz de publications, documentation et livres d’artistes de la scène islandaise des années 1980.

Fonds Suzanne Widmer, modiste genevoise, archives conservées à la BAA © MAH

Traitement et conservation

Que les archives soient proposées par des particuliers, des galeries ou des institutions, leur traitement reste le même.

Une fois réceptionné, le fonds d’archives est inventorié. C’est-à-dire que chaque fonds d’archives possède un inventaire, qui permet de recenser tous les documents composant le fonds. Ce dernier peut être composé de correspondance, de photographies, de dessins, de factures, de cartons d’invitation, de monographies, de catalogues de vente et d’exposition, etc.

Les archives, une fois inventoriées, sont conditionnées. C’est-à-dire qu’elles sont placées dans des contenants (boîtes et enveloppe non acides) et des locaux adéquats, leur garantissant un état de conservation optimal. Un travail est également fait dans le fonds lui-même. Chaque trombone, chaque agrafe est enlevée pour éviter que la rouille ne se dépose sur les documents risquant de les endommager. De même, les chemises en papier acide sont remplacées par des fourres spéciales en papier non acide.

Ce traitement physique des documents permet d’assurer la pérennisation des données apportées par cette documentation. Sans cela, après un laps de temps plus ou moins court, les documents pourraient devenir illisibles ou disparaître.

Carnet d’adresses de la Galerie Moos ©MAH

Un projet aux multiples facettes

En 2017, un projet d’harmonisation des archives de la BAA a été entrepris. L’idée principale est d’unifier la description et l’accès de chacun de ses fonds de taille et/ou de contenu ô combien différents. Il a d’abord fallu revoir les inventaires déjà existants, sorte de «carte d’identité», afin de les mettre aux normes.

Puis ces archives ont été inscrites au catalogue en ligne de la bibliothèque, via des «notices descriptives/spécifiques», afin d’en permettre l’accès au public. Ces notices regroupent les informations de base de la description d’un fonds, comme par exemple le nom du donateur, les dates extrêmes, les mètres linéaires et surtout la description du contenu et les conditions de consultation. Mais ces notices permettent également de créer un lien encore plus fort entre ces archives et les lecteurs.

En effet, en plus d’offrir une visibilité certaine à cette documentation, elles permettent aux lecteurs d’accéder à ce pan de l’histoire, mais surtout de pouvoir les étudier. Une demande de consultation de ces fonds peut se faire via le catalogue ou par email. Une fois la demande acceptée, les lecteurs sont invités à venir consulter les documents à la Médiathèque selon des modalités spécifiques. Le port de gants est, par exemple, obligatoire pour manipuler des documents précieux, rares voire uniques!

Une mine d’information accessible à tous

La liste des fonds d’archives possédés par la BAA se trouve sur son site internet et bénéficie d’une mise à jour régulière. Si la plupart d’entre eux sont «fermés» et ne grandissent plus, certains sont encore alimentés et ne cessent de croître; sans oublier les fonds qui restent à traiter et ceux à venir. Ainsi ce travail d’harmonisation ne fait que commencer…

Parallèlement, la BAA œuvre pour mettre en valeur les données issues de ces archives: à travers son projet Wikipédia, elle enrichit ou crée des articles sur des sujets en lien avec le contenu des fonds, comme par exemple la Galerie Moos ou encore la journaliste et critique d’art Lucienne Florentin.

D’une grande richesse, les fonds d’archives de la BAA ne demandent qu’à être découverts par vous, simple curieux, amateur éclairé ou chercheur!

Texte rédigé par Sara Eusebio et Camila Hansen

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