Le MAH et le Musée du Chablais, partenaires pour le Léman

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D’une rive à l’autre, exposition en deux actes à Thonon-les-Bains

Depuis le 23 mars au Musée du Chablais, l’exposition D’une rive à l’autre. Voyage autour du Léman invite le visiteur à remonter le temps et à découvrir le Léman se décliner en images. Projet transfrontalier, cette présentation est née du partenariat scientifique conclu entre le Cabinet d’arts graphiques des MAH et le musée de Thonon-les-Bains. Profitant de la complémentarité de leurs fonds, les deux institutions ont réuni quelque 80 estampes des XVIIIe et XIXe siècles permettant d’apprécier l’évolution de la représentation du lac Léman et de ses rives.

En 1722, l’écrivain et politicien Joseph Addison (1672-1719) remarquait, à propos du lac Léman et des territoires adjacents qu’ils «[…] composerai[en]t un des plus beaux et des plus forts états de l’Europe, s’il était réduit à un simple état, et qu’il eut Genève pour capitale: mais il a trois puissants voisins qui partagent entre eux la plus grande partie de ce fertile pays. […]».

Johann-Jakob Biedermann (1763 - 1830) Edité par Birmann et fils Vue de Genève, après 1796 Eau-forte aquarellée, feuille 497 x 704 mm CdAG, legs Alfred Dumont, 1894, ©MAH, photo: A. Longchamp, inv. E 2011-1148
Johann-Jakob Biedermann (1763 – 1830), Vue de Genève, après 1796
Eau-forte aquarellée, feuille 497 x 704 mm. CdAG, legs Alfred Dumont, 1894
©MAH, photo: A. Longchamp, inv. E 2011-1148

Si l’histoire géo-politique en a décidé autrement, la réalité de la région lémanique transcende pourtant la notion de frontière. Les développements liés au projet d’agglomération transfrontalière du Grand Genève, de même que l’appréhension helvétique d’une métropole lémanique intercantonale, prouvent qu’au-delà de l’horizon géographique et paysager, ce territoire est lié par une identité commune et singulière. Celle-ci a pris corps peu à peu, notamment au travers des représentations iconographiques et littéraires véhiculées par les étrangers de passage.

Panorama lémanique

Le Léman n’est que peu représenté avant le XVIIIe siècle. Dès les années 1700, la mode du Grand Tour, ce périple initiatique sur les lieux fondateurs de la civilisation occidentale qu’effectuent les jeunes aristocrates britanniques et allemands pour parfaire leur éducation, amène un nombre croissant de voyageurs à passer sur ses rives. Les touristes décrivent souvent le lac et son panorama montagneux, dont les cimes inhospitalières inspirent les théoriciens de l’esthétique du sublime.

Pierre-Samuel-Louis Joyeux (La Tour-de-Peilz, 1749 - Vevey, 1818) Carl Franz Xavier Wexelberg (Salzbourg, 1745 - vers 1820) Le Château de Chillon, 2e moitié 18e s. Eau-forte, feuille 418 x 572 mm CdAG, legs Alfred Dumont, 1894, ©MAH, photo: A. Longchamp, inv. E 2011-0340
Pierre-Samuel-Louis Joyeux (1749 – 1818) et Carl Franz Xavier Wexelberg (1745 – v. 1820)
Le Château de Chillon, 2e moitié XVIIIe s. Eau-forte, feuille 418 x 572 mm
CdAG, legs Alfred Dumont, 1894 ©MAH, photo: A. Longchamp, inv. E 2011-0340

Vers le milieu du siècle, la mode des «voyages pittoresques» illustrés lui donne une existence visuelle, et le roman de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761) l’érige en lieu de pèlerinage littéraire sur les traces de ses protagonistes. Dès lors, la production d’images et d’écrits croît, vantant un paysage idyllique peuplé d’heureux Helvètes aux mœurs pures, et, dans le registre romantique, où la nature se fait miroir des âmes sensibles. D’étape, le Léman devient dès lors un but de voyage pour l’Europe lettrée et éclairée.

Une exposition en deux temps

Les deux actes de l’exposition D’une rive à l’autre. Voyage autour du Léman, se jouent donc en 2017 puis en 2018 au Musée du Chablais. Depuis le 24 mars et jusqu’au 12 novembre 2017, le premier volet emmène les voyageurs de Genève à Thonon et jusqu’à St. Gingolph; le second, de mars à novembre 2018, de l’embouchure du Rhône au Ferney de Voltaire. Une invitation au voyage dans une région unie par un terroir aussi fertile qu’inspirant, et dont l’harmonie et la cohérence naturelles demeurent essentielles.

Rollier, lithographe D’après Henri-John Terry (Great Marlow, 1818 - Lausanne, 1880) Vue de Thonon, prise des environs de Ripaille, 1865 Lithographie, feuille 404 x 540 mm CdAG, ©MAH, inv. E 2016-2469
Rollier, lithographe. D’après Henri-John Terry (1818 – 1880)
Vue de Thonon, prise des environs de Ripaille, 1865
Lithographie, feuille 404 x 540 mm. CdAG, ©MAH, inv. E 2016-2469

Pour en savoir plus:
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