Les œuvres sur papier, étape délicate du chantier des collections
Les collections patrimoniales conservées par le Musée d’art et d’histoire offrent d’innombrables facettes: dans les dépôts, les travées abritant les objets préhistoriques côtoient celles dédiées aux armes et armures, aux instruments de musique, aux arts appliqués en tout genre, jusqu’aux installations vidéo du XXe siècle. Les œuvres sur papier se taillent cependant la part du lion: avec quelque 375 000 dessins, pastels, estampes et multiples, elles constituent l’un des ensembles majeurs du Musée d’art et d’histoire, mais aussi l’un des plus importants fonds dans son genre abrité par une institution francophone. Noblesse oblige, cette collection sera la première à être transférée dans les nouvelles réserves de l’Écoquartier Jonction au cours de l’année prochaine. Tout dans ce domaine se comptant par centaines et par milliers, les préparatifs sont de très grande envergure.
Le papier, un support fragile par excellence
Les «ennemis» des œuvres sur papier sont divers, comme la lumière, les environnements acides ou l’humidité. Mais la plus grande nuisance est simplement la manipulation; à ce titre, les ouvrages reliés et portfolios sont sans doute parmi les objets les plus sensibles. Plus de 1500 volumes de toutes les tailles, allant de l’ouvrage précieux du XVIe au livre d’artiste du XXIe siècle, ont dû être protégés dans des boîtes en carton de conservation, réalisées sur mesure après calcul de leur volume par un système automatique. les planches libres de la collection d’estampes sont, quant à elles, déjà entreposées pour leur majorité dans des cartons et classées par formats, écoles d’artistes et époques. Ces rangées d’étagères, à l’aspect quelque peu disparate, sont le reflet de décennies de campagnes de conservation. au fil du temps, les standards ont beaucoup évolué. Ainsi, avant de poursuivre l’immense tâche des prises de vues systématiques et de la mise à l’inventaire de ces centaines de milliers d’œuvres, tous les contenants ne correspondant plus aux normes actuelles ou aux dimensions des étagères des nouvelles réserves ont dû être remplacés. Un travail aussi minutieux que titanesque.
Cet article est paru dans le MAHG, le journal du Musée d’art et d’histoire (septembre-décembre 2016).