Un bijou pour l’exposition Gilbert Albert
Plusieurs publications abondamment illustrées ont été éditées ces dernières années, offrant un panorama de l’œuvre joaillier du maître genevois1. Le MAH a ainsi choisi d’accompagner son exposition consacrée à Gilbert Albert (1930-2019) par une autre forme de souvenir: un hommage à la créativité débordante de l’artiste qui nous quittait l’automne dernier.
L’objet qui en résulte est un bijou en argent massif, spécialement conçu pour l’occasion par le MAH. Les 250 exemplaires numérotés de cette série limitée sont en vente à l’accueil du musée depuis l’ouverture de l’exposition au public, le 10 juillet 2020.
Réalisé à partir des moules originaux en caoutchouc vulcanisé du bijoutier, il reproduit cinq écritures parmi les plus emblématiques de son langage d’orfèvre: le Gros perlé, le Froissé, l’Écorce, les Carrés d’or et le Perlé mitraillé.
Les pièces sont dûment poinçonnées, du titre officiel de 925 pour l’argent et du poinçon de Maître de la bijoutière qui suivit Gilbert Albert toute sa carrière durant, Axelle Barrelet. Nous remercions par ces lignes Madame Barrelet, séduite par notre projet, auquel elle a participé en première ligne, pour avoir sélectionné les morceaux d’écritures et monté la cire. Les fontes ont été exécutées par Laurent Gaud, G Casting, à Carouge.
La technique de la fonte à la cire perdue (ou casting), centrale dans le parcours de Gilbert Albert, est mise avant par le choix du titre L’Arbre aux écritures: il fait référence aux arbres de casting, terme de métier désignant les montages de cire destinés à être moulés dans le plâtre, puis coulés.
Si les bijoutiers ne se vantent pas d’utiliser un moyen de reproduction par moulage, il est important de souligner que ce médium a permis l’exploration de nouveaux horizons plastiques et esthétiques, avec des fac-similés en métal massif d’éléments naturels ou difficilement façonnables en forgeant, limant ou ciselant. L’œuvre de Gilbert Albert en témoigne par maints détails structurels et par l’inventivité de son langage, inédit dans le paysage joaillier du dernier quart du XXe siècle.
Un objet à fonction interchangeable
En clin d’œil aux incontournables bagues à bille interchangeable inventées par Gilbert Albert au milieu des années 1960, l’Arbre aux écritures peut revêtir autant de genres qu’il vous plaira de lui donner, une boucle arrière permettant le passage d’un lien.
Suspendu à une chaîne il devient pendentif.
Un tour de cou en cuir et naîtra un collier.
Piqué avec une épingle, il peut être broche, de veste ou de chapeau … ou au mur, tableau !
Passé sur une fermeture à glissière, en breloque de sac ou de téléphone portable,
Joint à l’anneau idoine, il est aussi porte-clés,
Ou simplement déposé, objet de collection, de vitrine.
250 exemplaires en édition limitée et numérotée
Chaque pièce porte l’insculpation du numéro de série, frappé à la main. La liste des issues est désormais ouverte auprès de l’accueil du MAH pour les réservations de numéros, en promesse d’achat … plusieurs occurrences ne sont déjà plus disponibles !
L’Arbre aux écritures
Objet à fonction interchangeable, figurant cinq écritures originales signées Gilbert Albert. Argent 925 massif, poinçonné, numéroté, finition sablée, H. 5 cm.
Édition limitée à 250 exemplaires.
Conception : Musée d’art et d’histoire, Ville de Genève, 2020
Prix de vente 75.-
Note 1 Deux catalogues des éditions Slatkine (Genève) sont en vente à l’accueil du MAH
– Gilbert Albert, Mémoires, mises à jour, Slatkine, CHF 65.-
– Françoise Albert, Ombres et lumières, Slatkine, CHF 39.-