Enrichissements de la collection de garde-temps du Musée d’art et d’histoire
En lançant des séries «Heritage», les maisons horlogères établies de longue date réinterprètent certains modèles iconiques de leur collection.
Une icône des années 1970
En 1972, Audemars Piguet présentait à la Foire de Bâle un modèle audacieux réalisé par le designer genevois Gérald Genta (1931-2011). Associé à une montre sport de luxe, l’acier inoxydable (breveté en 1913) est promu au rang de matériau précieux. La nouveauté ne se borne pas à cela: la composition du boîtier, où lunette et fond sont chevillés par des vis, le cadran octogonal guilloché et teinté, ainsi que le bracelet intégré bouleversent les codes de l’horlogerie alors en vigueur. La période pré-électronique est favorable aux mutations horlogères, l’innovation esthétique précédant la révolution du quartz: la Royal Oak d’Audemars Piguet a ouvert une voie et endosse aujourd’hui le statut d’icône, dont le Musée d’art et d’histoire bénéficie grâce à un don accordé par Audemars Piguet.
Réinterprétations de pièces historiques
Créé dans les années 1940, le premier bijou Serpenti de Bulgari est une montre-serpent émaillée enroulée autour du poignet et dont la tête héberge un cadran. Le bracelet souple et articulé de type Tubogas, propre au joaillier milanais, devient sujet à variations: Serpenti mue chaque année en une version différente, émaillée ou sertie de pierres. La version 2016, offerte au MAH par la fabriquant, est habillée de céramique noire, associée à de l’or rose et des brillants, nouveau défi technique.
Autre exemple, illustré par le don récent de la maison Longines: The Longines Avigation BigEye réinterprète un chronographe d’aviateur typique des années 1940 récemment acquis pour le musée de la marque, et complète ainsi la série des montres dédiées à Charles Lindbergh ou Philip van Horn Weems. L’œuvre de mémoire des entreprises se perpétue ainsi la mission patrimoniale du musée.