Genava: une évolution nécessaire

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La revue scientifique des MAH en version numérique dès 2017

Genava, Revue des Musées d’art et d’histoire de Genève, dont le dernier numéro vient de paraître, s’apprête à aborder un nouveau tournant de sa longue histoire. Dès 2017, la revue scientifique des MAH sera en effet publiée exclusivement sous forme numérique. À l’origine, Genava, Bulletin du Musée d’art et d’histoire, tel que conçue en 1923 par l’archéologue Waldemar Deonna, deuxième directeur du MAH, visait à faire évoluer l’ancien «Compte rendu», qui était une publication exclusivement administrative, en un «organe scientifique». Le rapport administratif devait dès lors être complété par les «accroissements des collections et leur étude scientifique (…)», ainsi que par «toute question intéressant [le Musée], en particulier les monuments de l’histoire et de l’art genevois» (W. Deonna, Préface, Genava I, 1923, p.5).

Le but de la revue était, et est toujours, de mettre en évidence la recherche sur les collections du MAH et de valoriser le patrimoine genevois en lien avec le musée. Sa forme et son contenu ont plusieurs fois été modifiés au fil des années: la revue a toujours su évoluer avec son temps sans jamais trahir sa vocation initiale.

Genava 63
Genava 63

Nouvelle évolution

À partir de 2009, en particulier dans le cadre des préparatifs du centenaire de l’institution (2010), une réflexion a été entamée quant à une nouvelle évolution de la revue. Trois constats ont rapidement émergé: la revue devait être repensée afin de répondre aux attentes d’un public plus large; sa diffusion, notamment en ligne, améliorée; et les coûts, dans un contexte de restrictions budgétaires, devaient être impérativement réduits. Pour y répondre, une nouvelle conception éditoriale et graphique a été élaborée et mise en œuvre pour la première fois dans Genava 59 (2011).

Le premier objectif de cette refonte était de toucher un public plus nombreux, et notamment une audience internationale, en s’adressant non seulement à des chercheurs spécialisés – comme c’était le cas jusque-là –, mais également à un lectorat intéressé de façon générale aux collections du MAH et au patrimoine genevois, en privilégiant une vulgarisation scientifique de haut niveau.

En ce qui concerne la forme de la revue, et pour rendre celle-ci plus attrayante mais aussi moins coûteuse, la charte graphique a été simplifiée et le nombre de pages réduit.

Pour le fond, sans sacrifier aux exigences de qualité du personnel scientifique du MAH, un recentrage du propos sur les activités de l’institution a été jugé nécessaire, et s’est traduit par la création d’un dossier thématique, vitrine privilégiée sur les collections et les activités du musée.

Dès lors, le sommaire de Genava s’est décliné en trois parties :

I. Dossier thématique
GVA 59, 2011: Rénovation et agrandissement du MAH
GVA 60, 2012: Le Mécénat
GVA 61, 2013: L’Art de l’inventaire
GVA 62, 2014: La Conservation-restauration
GVA 63, 2015: Regards sur les arts appliqués

II. Articles et études en lien avec les collections ou le musée en général

III. Section « Rubriques », devenue un rapport d’activité à part entière à partir de GVA 61 (2013).

Diffusion et coûts de Genava

La revue, dont le tirage oscille en moyenne entre 1000 et 1100 exemplaires, peut être considérée comme une carte de visite de choix pour l’institution dans la cadre, notamment, de ses relations publiques. Elle est diffusée par les canaux suivants:

– Bibliothèque d’art et d’archéologie (BAA); échanges avec des bibliothèques, musées, universités, etc.
– Diffusion par l’éditeur
– Diffusion par le MAH

Si le MAH est parvenu à largement diminuer les coûts de production ces trois dernières années, les ventes sont restées confidentielles et les revenus qu’elles génèrent extrêmement modestes. Dans ces conditions, une nouvelle refonte s’impose.

Dédicace à Genève Auguste, découvert en 1890, en remploi dans la cathédrale St Pierre. Bloc en calcaire avec inscription encadrée d’une moulure, 100 x 61 cm. Texte latin: GENAVAE AVG(ustae), AVRELIA M(arci) FIL(ia), FIRMINA, T(estamento) S(uo) P(oni) I(ussit), (« À Genava Auguste. Aurelia Firmina, fille de Marcus, a ordonné d’ériger (ce monument) par testament ») ©MAH, inv. EPI 328 Ce bloc, vraisemblablement le piédestal d’une statue de la déesse tutélaire de la cité, peut être daté entre 170 et 250 de notre ère. Le nom du père (Marcus Aurelius) indique qu’il dut recevoir la citoyenneté romaine de Marc Aurèle (162-180 apr. J.-C.), de son fils Commode (180-192 apr. J.-C.) ou de Caracalla (211-217 apr. J.-C.). C’est l’une des plus anciennes attestations locales et monumentales du nom de Genève.
Dédicace à Genève Auguste, découvert en 1890 en remploi dans la cathédrale St Pierre, entre 170 et 250
Bloc en calcaire avec inscription encadrée d’une moulure, 100 x 61 cm ©MAH, inv. EPI 328
GENAVAE AVG(ustae), AVRELIA M(arci) FIL(ia), FIRMINA, T(estamento) S(uo) P(oni) I(ussit)
«À Genava Auguste. Aurelia Firmina, fille de Marcus, a ordonné d’ériger (ce monument) par testament»
Ce bloc est vraisemblablement le piédestal d’une statue de la déesse tutélaire de la cité. C’est l’une des plus anciennes attestations locales et monumentales du nom de Genève.

Accessibilité numérique

Conformément à la politique d’ouverture, d’élargissement et de démocratisation de l’accès au patrimoine mise en place par le DCS, il convient de souligner que tous les numéros de Genava, depuis 1923, ont récemment été numérisés par des collaborateurs de la BAA pour être progressivement mis en ligne en 2017-2018 et accessibles sur le site RERO DOC.

À l’heure de l’«open access» ou «libre accès» (à savoir la mise à disposition gratuite et en ligne des contenus numériques), prôné tant par les grandes écoles, les universités, les scientifiques que par les institutions publiques qui contribuent financièrement à ces institutions et à la recherche, la révision de la forme de Genava ne fait que commencer.

Dans le contexte de restrictions budgétaires actuel, il a ainsi été décidé de renoncer à la version imprimée de la revue et d’étudier son avenir numérique dès 2017. Les travaux menés sur les collections et le patrimoine genevois continueront ainsi à être publiés en ligne, selon des modalités en cours de définition. Le conseil scientifique du MAH ainsi que les principaux protagonistes de Genava sont consultés, de même qu’un échantillon représentatif du lectorat. Le rapport d’activité annuel de l’institution sera, quant à lui, toujours disponible en version papier, parallèlement à sa diffusion sur le site Internet du musée.

Pour mémoire, Genava est placée sous le patronage de l’antique divinité celtique dont le nom s’identifie à celui de la cité qu’elle protège, et que l’on retrouve sur une dédicace conservée dans nos collections. Les augures consultés laissent présager que la divinité demeurera parmi nous et protégera de ses bienfaits une politique numérique au service de la recherche, pour le plaisir du plus grand nombre.

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