Études et restaurations pour la Saison antique

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Plusieurs pièces des collections archéologiques du MAH ont fait peau neuve.

Dans le cadre de la Saison antique du Musée d’art et d’histoire programmée en 2019, plusieurs sculptures et stèles appartenant aux collections d’archéologie classique ont fait l’objet d’une campagne de conservation-restauration, en vue de leur présentation au public. La Journée d’étude de conservation-restauration, organisée le 5 avril dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art, reviendra en détails sur cette opération.

Histoires de Genève

Neuf stèles, présentant un intérêt épigraphique et porteuses d’informations sur la vie quotidienne des habitants de la Genua antique, ont ainsi été traitées. La collection compte près de deux-cents inscriptions, dont cinquante d’origine gallo-romaine, et celles-ci constituent un témoignage direct exceptionnel. D’une grande richesse sur l’histoire de Genève à l’époque romaine, elles sont une mine d’informations sur des sujets tels que la religion, les institutions, la mort mais aussi la place des femmes dans la société.

Or, leur mauvais état de conservation, les nombreuses altérations et différentes croûtes noires empêchaient la lecture de ces précieuses informations. Compte tenu de la difficulté liée à leur transport, un chantier de conservation-restauration a ainsi été aménagé dans la cour du musée. Après la réalisation de plusieurs tests de nettoyage traditionnel, le choix du mode opératoire s’est porté sur le laser. Cet appareil projette un rayon générant des impulsions à très haute énergie qui permettent de détruire les croûtes noires déposées à la surface de la pierre.

Restaurations sur mesure

Les conservateurs-restaurateurs se sont également mobilisés pour conditionner, restaurer et mettre sur socle dix-sept portraits antiques des collections de sculptures gréco-romaines et de masques funéraires égyptiens du Musée d’art et d’histoire. Chaque portrait présentait une problématique de conservation différente.

Un portrait en terre cuite réalisé dans le Latium entre 320 et 250 av. J.-C., et acquis au XIXe siècle par le collectionneur Walther Fol, présentait par exemple des cristallisations de sels blancs à sa surface. Celles-ci provenaient peut-être d’une contamination du terrain dans lequel cet objet était enfoui à l’origine. Le traitement a consisté en des compresses et en des immersions prolongées dans une succession de bains à base d’eau déminéralisée. Les sels ont ainsi été extraits, dissous et éliminés progressivement.

Un masque égyptien funéraire de momie, modelé grâce à la technique du stuc et découvert à Tounah el-Gebel (Moyenne Égypte), présentait des couches colorées pulvérulentes et sensibles à toute forme de manipulation. Pour améliorer la cohésion des couleurs tout en veillant à ne pas modifier les qualités esthétiques de l’objet, une opération de fixage a été réalisée en atelier à l’aide d’un adhésif naturel en émulsion.

Plusieurs pièces des collections du MAH ont ainsi fait l’objet d’études et d’une opération de revalorisation à la faveur de la Saison antique. La qualité des œuvres et leur diversité matérielle ont conduit les conservateurs-restaurateurs à développer des techniques de restauration variées, enrichissant au passage la connaissance des œuvres et des modes opératoires.

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