Objets insolites dans les réserves du MAH
En marge des grands ensembles, des objets insolites chaque année, depuis sa création il y a plus d’un siècle, le Musée d’art et d’histoire s’enrichit de centaines, parfois même de milliers d’objets. si la classification de tableaux, sculptures, objets d’art ou biens archéologiques est un exercice courant, le travail de conservation n’est pas sans réserver quelques surprises. Au fil des décennies, des pièces atypiques, ou ne relevant pas clairement du champ de compétences des conservateurs en charge des collections, s’ajoutent aux ensembles plus classiques. des objets inclassables qui, aujourd’hui, poussent les équipes du chantier des collections à mener l’enquête.
Récemment, elles ont ainsi été confrontées à un groupe de cinq bicycles anciens, ou plus précisément de grands-bis, entreposés entre des collections de mobilier et de peinture. Des étiquettes jaunies, portant des inscriptions presque effacées, nous apprennent qu’ils ont été donnés au musée entre les années 1930 et 1940 et précisent, entre autres indications, leur provenance ou leur appellation spécifique. Les registres du MAH ne portent aucune trace de ces cycles, or leur présence dans nos dépôts est attestée: un photographe de la maison, attiré par l’image insolite de ces deux-roues d’un autre âge, rangés dans un recoin d’une réserve, les a immortalisés au début des années 1950. À en croire les conditionnements de différentes générations qui les protègent, ils ont été transférés à plusieurs reprises – preuve d’un certain soin, mais aussi sans doute de la perplexité que leur caractère hors norme a pu causer.
Le chantier des collections sera l’occasion de leur donner une identité propre: dépoussiérés, photographiés, inventoriés et équipés d’un code-barres en vue de leur transfert dans les nouvelles réserves, ils ont ici droit à une deuxième vie. Bon nombre d’«oubliés de l’histoire» empruntent ce même chemin des années, voire des décennies, après leur admission au musée. Leur documentation, suivie d’une mise en ligne, leur permet enfin de gagner un sens par rapport aux objets conservés dans les collections du MAH et ailleurs.