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Gilles Perret est nommé conservateur responsable des collections de monnaies et médailles

Gilles Perret s’est spécialisé dans le domaine de la numismatique dès ses études en archéologie classique et provinciale romaine à l’Université de Lausanne, en créant une base de données pour la collection de monnaies du Musée d’Yverdon-les-Bains. Après un passage aux éditions Delachaux et Niestlé (Neuchâtel-Paris) et à l’Inventaire des trouvailles monétaires suisses (ITMS), il devient conservateur au Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel (MAHN) en 1999. Gilles Perret intègre aujourd’hui les rangs du Musée d’art et d’histoire de Genève au sein du Cabinet de numismatique.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours professionnel?

Avec les années, j’ai acquis trois spécificités: le goût pour la vulgarisation scientifique, qui me vient de mon travail dans l’édition où j’avais le rôle d’intermédiaire au service de l’auteur et du lecteur; la connaissance des différents procédés techniques acquise auprès des maîtres graveurs de l’école d’art, des éditeurs et des fabricants de médailles à Neuchâtel; et la maîtrise des techniques d’inventaire.

Gilles Perret
©MAH, photo: M. Sommer

Pourquoi Genève après Neuchâtel?

C’est un retour aux sources. en tant que spécialiste des provinces romaines, je me réjouis de renouer avec les archéologues autour de matériel issu de fouilles récentes et des pièces vraiment belles et prestigieuses comme les décadrachmes de Syracuse. Venir dans une grande maison où sont rassemblées autant de connaissances sur tant de domaines différents est vraiment enthousiasmant! Le chantier des collections qui doit s’achever en 2024 est un autre atout. Cet inventaire complet est indispensable pour exploiter et enrichir au mieux le fonds. Savoir qu’un département (Inventaire et documentation scientifique) se consacre à ce travail à plein temps me permettra de tenir pleinement mon rôle de conservateur.

Quelle est la particularité de la collection du MAH?

Son ampleur et ses pièces de prestige. Je n’en connais que des parties bien spécifiques, à la faveur de précédentes recherches, et je me réjouis donc de la découvrir dans son ensemble. Les publications récentes n’ont pu montrer que des sujets bien précis; il reste des pans entiers à exploiter. S’y confronter et en révéler des pièces méconnues est une vraie chance. Dès l’instant où la continuité de la politique d’inventaire, d’acquisition et d’exposition est assurée, une collection bénéficie toujours de voir se succéder des conservateurs de profils différents.

Comment peut-elle être enrichie?

Même si le MAH a une collection encyclopédique, il est important d’en développer les points forts. Pour la médaille, ce sont les XVIIIe, XIXe et le début du XXe siècle. Il y a des fonds comme ceux de Georges Hantz ou de l’atelier des Bovy que l’on peut certainement enrichir avec des donations genevoises. À mes débuts, je voyais le collectionneur comme celui qui encourageait les fouilles clandestines et provoquait la destruction des contextes essentiels à la compréhension d’un objet. Et puis j’ai appris à connaître ce monde, où il existe de très bons collectionneurs qui font un vrai travail de sauvegarde. Ces passionnés permettent aux institutions de s’enrichir d’objets rassemblés tout au long d’une vie et pour lesquels ils sont souvent des puits de connaissance.

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