Des collaborations passionnantes autour de Humaniser la guerre?

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Dans le cadre d’une exposition, tout musée a à cœur d’intéresser le public en lui offrant la possibilité de porter des regards très différents sur les œuvres présentées et le propos qu’elles portent. Selon le thème de l’exposition, l’institution peut faire appel à des partenaires extérieurs pour enrichir ses propositions. Dans le cadre de l’actuelle exposition du Rath, Humaniser la guerre?, le MAH a profité de la thématique particulière pour créer de nouveaux liens avec des associations ou des institutions genevoises. Le riche programme qui en est résulté a permis de faire rayonner l’exposition hors de ses murs.

Au cœur de cette offre, les associations Genève Escapade et Croix-Rouge Jeunesse genevoise, ainsi que le Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ont offert une riche palette d’activités. De leur côté, les écoles primaires de Micheli-du-Crest, Ferdinand Hodler et Saint-Antoine, le Centre de Formation Professionnelle Arts Appliqués, le Département d’histoire générale de l’Université de Genève et les Cinémas du Grütli se sont tous prêtés au jeu, pour permettre au public d’approfondir, ou de voir autrement, différentes thématiques abordées dans l’exposition.

J’ai besoin de quoi pour être bien?

Imaginez que vous vous réveillez sur une île au beau milieu de l’océan ou en plein désert, sans rien ni personne autour de vous. De quoi avez-vous alors besoin? De qui avez-vous besoin? Ces questions ont été posées à la quasi-totalité des élèves appartenant aux classes des écoles primaires de Micheli-du-Crest, de Ferdinand Hodler et de Saint-Antoine, après une présentation du CICR et de ses activités. Les échanges qui ont suivi ont à chaque fois été d’un réel intérêt. Pour en savoir plus sur ce projet: Humaniser la guerre? CICR – 150 ans d’action humanitaire, une exposition pas très jeune public?

La notion de victime

Qu’est-ce qu’une victime? Que signifie cette notion pour le CICR? Comment a-t-elle évolué, de la personne à qui on apporte les premiers secours à celle qui veut faire partie de la solution, ou être en capacité de faire son deuil? Et comment se positionner par rapport aux trop nombreux conflits qui secouent le monde et dans lesquels les victimes sont innombrables? Les élèves du CFP AA se sont pleinement imprégnés de ces problématiques et ont travaillé à la réalisation de clips mettant en lumière tel ou tel aspect. Le résultat, saisissant, a été dévoilé au public le 14 mai, aux Cinémas du Grütli, autre partenaire clé des MAH dans ce projet – voir ci-dessous – lors d’une soirée intitulée Vous avez dit victime? Étudiants et enseignants étaient présents, commentant les travaux et se mettant à disposition du public.

Transmettre par la danse

À l’occasion de la réouverture du Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le 17 mai 2013, le chorégraphe Foofwa d’Imobilité avait imaginé la performance Cata’strophe, dansée avec les élèves du CFP AA. Cette pièce a ensuite été adaptée et redonnée au Centre horticole de Lullier, pour la cérémonie du 22 septembre 2013 dédiée au souvenir de Marcel Junod, un délégué emblématique du CICR, notamment connu pour son travail après l’explosion de la bombe atomique d’Hiroshima. Cette année, c’est une nouvelle version de cette chorégraphie qui a été donnée aux Bastions, devant le mur des Réformateurs, lors de la Nuit des Musées. La mise en scène, troublante, où l’être humain victime se révèle dans toute sa fragilité, a été saluée par un nombreux public (près de 400 personnes).

Archives photographiques et filmées du CICR

Très tôt dans son histoire, le CICR photographie et filme ses activités (le premier film du CICR remonte à 1923), dans le but de garder une trace, évidemment, mais aussi pour faire connaître ses activités au plus grand nombre. Conservées au siège du CICR, les archives photos et les films de l’institution offrent un nombre incalculable de pistes de travail. Les étudiants en master de l’unité d’histoire suisse ont choisi d’interroger le fonds photographique du CICR à travers trois thématiques: L’évolution de la représentation de la souffrance; Le patrimoine visuel du CICR, photographie et résonances; L’exploitation muséale des images, le musée comme outil médiatique et ses stratégies d’exposition. En complément, certains se sont plongés dans les films du CICR, notamment de l’après Seconde Guerre mondiale, période particulièrement difficile pour l’institution. Leurs sujets d’études ont été les suivants: Quelle est l’apport de l’image animée (par rapport aux autres canaux de communication employés par le CICR); Comment y use-t-on de la voix, du bruitage et de la musique? Comment y interpréter les silences, les non-dits? Ces travaux, restitués une première fois dans les salles de séminaire de l’Université, ont été adaptés pour une présentation publique au Rath, les 8, 15 et 22 mai, lors de Midis de l’expo. Les conférences liées aux recherches menées sur les films ont quant à elles été données le 11 juin aux Cinémas du Grütli, après la projection de l’intégralité de deux films emblématiques du CICR après-guerre Inter arma caritas (1948) et Tous frères! (1952).

Un cycle de projections aux cinémas du Grütli

L’importance des archives filmées du CICR, la renommée de la programmation des cinémas du Grütli, la proximité du lieu avec le Rath, tout invitait à une collaboration! Cinq soirées ont ainsi été organisées, autour de cinq thématiques. Le 8 mai, Le CICR se filme, de 1921 à 2013; le 14 mai, Vous avez dit victime?; le 28 mai, La médiatisation des conflits; le 11 juin, Autour des films du CICR des années 1940-1950; le 18 juin, enfin, Les soins de santé en danger. Chaque soirée a débuté par des projections de films d’archives du CICR et, certains soirs, de fictions, suivies par des discussions avec des intervenants spécialistes de la thématique abordée. Des séances passionnantes!

A lire également sur l’exposition Humaniser la guerre? :Bonnes ou mauvaises victimes?

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