MAH résidence

Un jeudi par mois – Les jeudis au MAH

Le MAH invite un curateur ou une curatrice en résidence à développer une programmation originale un jeudi par mois, de septembre à juin. Cette première saison a été confiée à Anissa Touati qui propose « Masswascut », un voyage entre les mondes et qui invite des artistes à dévoiler des performances inédites.

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Masswascut

« Masswascut » est un terme algonquien qui se traduit par « la terre entre deux rivières » décrivant le paysage traditionnel de cette région intermédiaire. Il s’agit d’un chemin qui permet de passer d’un monde à l’autre mais aussi d’une source d’énergie, comme l’évoquent les traditions spirituelles et philosophiques. « Masswascut », c’est un moment de transition, qui permet de concevoir le vide comme une entité perceptible ou encore un passage magique. À ce titre, « Masswascut » évoque la géographie de Genève, où l’Arve et le Rhône finissent par se rejoindre, mais également le MAH qui, par sa nature, fait appel à des états de réalité non ordinaires et constitue un monde entre d’autres mondes.

Portrait d'Anissa Touati

Anissa Touati est une curatrice transnationale opérant en Occident et dans le Sud, prenant la Méditerranée élargie comme source de son travail pluriversel. Archéologue et médiéviste de formation, elle s'inspire de cette discipline pour façonner sa pratique curatoriale. Depuis 2021, elle est commissaire at-large de Paris Internationale, commissaire invitée de la Fondation Thalie (Bruxelles) et directrice artistique du Pavillon pour une Nation Méditerranéenne de la Biennale de Lagos 2023-2024 (Nigéria). Au cours de la dernière décennie, elle a organisé ou co-organisé des expositions dans plusieurs lieux internationaux dans de nombreux pays et contextes différents tels que : Argentine, Bulgarie, Colombie, Angleterre, France, Géorgie, Inde, Japon, Liban, Mexique, Pérou, Portugal, Suisse, Turquie, USA entre autres.

Programme

2023/2024

Portrait photo de Madison Bycroft

28.09.2023

Flounder de Madison Bycroft
En collaboration avec La Becque, La Tour-de-Peilz
À 19h30

Durée : 60 min.

Performance inédite de Madison Bycroft, Flounder prend comme point de départ La Pêche miraculeuse de Konrad Witz. Au lieu du miracle, la performance aborde le fait de tendre la main sans arriver à pêcher de poissons. Que peut-on saisir avec "précision" ou "fidélité" lorsque les objets dans le miroir sont plus proches qu'ils ne le paraissent ? Les poissons s'enfuient, « s’envolent » et la surface se brise, renvoyant des reflets dans de nombreuses directions différentes. Comme un poisson hors de l'eau ou un homme en mer, tous deux en rupture avec le temps et l'espace, Flounder flirte, plane avant d'arriver… ou pas.

Madison Bycroft (né en 1987) vit et travaille à Marseille. Diplômé.e de l'Université d'Australie du Sud et du programme de maîtrise en beaux-arts de l'Institut Piet Zwart de Rotterdam (2016), iel travaille avec la vidéo, la sculpture et la performance. Iel explore les politiques de lisibilité et d'illisibilité à travers le langage et la matérialité, en s'interrogeant sur la manière dont le "sens" est contraint par les contextes historiques, les préjugés et les structures de pouvoir.

En 2023, Madison Bycroft est en résidence à La Becque, et sera boursiè.re, en 2024, à la Villa Médicis.

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Portrait photo des artistes Lolo y Sosaku

26.10.2023

Thales E de Lolo y Sosaku
À 19h15

Durée : 60 min.

Thales E est un ensemble de machines qui génèrent des sons associés à la présence et au mouvement de la matière, étroitement liés à la charge électrique et à l'interaction humaine.

« Notre travail se déroule à la lisière des disciplines artistiques, les pousse, les brouille, les remet en question. »  

Lolo y Sosaku (Buenos Aires, Argentine, 1977 Tokyo, Japon, 1976) explorent les possibilités de la sculpture en tant que domaine élargi. Le lien qui unit leur travail est la quête d'un objet en contact avec son environnement et avec le spectateur, un objet qui recherche la friction et la tension, explorant sa capacité à créer de nouvelles significations. Leur pratique évolue entre différents langages artistiques tels que la sculpture, l'installation, l'art cinétique et la peinture, et intègre souvent la musique et le son. La musique électronique est certainement le point culminant de leur inspiration en tant que langage complexe. Formes, lignes, matériaux et sons sont assemblés pour former des sculptures en mouvement avec leur propre voix, dans une transformation continue et imprévisible. Redéfinissant les frontières, ils s'intéressent à l'énergie et aux forces cachées qui guident la vie dans notre ère technologique.      

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Portrait photo de l'artiste Mara Wohnhaas

Another effort to blow de Mara Wohnhaas
À 18h, 18h30 et 19h

Durée : 8 min.

Dans cette performance Mara Wohnhaas met en scène une cascade de mots méticuleusement enchevêtrés, soumis à l'(auto)destruction dès leur émergence. Au milieu de la salle des Armures du MAH, elle s'expose littéralement à la confrontation des bruits. Les strophes du poème, écrites par l’artiste, restent mystérieuses et inintelligibles, tandis qu’un rouleau de papier sur lequel les mots sont écrits glisse de l'accoudoir droit sur les genoux de l'artiste jusqu’à l'accoudoir gauche et disparaît dans la déchiqueteuse, pour réapparaître sous la forme de longues bandes de papier. Là où les mots avaient du poids, la signification sémantique n'a plus d'effet. Seuls restent les sons découpés et incompréhensibles d'une histoire inaliénable.

Mara Wohnhaas (née en 1997 à Karlsruhe, Allemagne) vit et travaille actuellement à Düsseldorf. Depuis 2018, elle étudie à la Kunstakademie de Düsseldorf dans la classe du professeur Rita McBride et a reçu une bourse de la Studienstiftung des Deutschen Volkes, Bonn, en 2021. En 2014 et 2015, Mara Wohnhaas a participé à la Masterclass du ZKM, Karlsruhe. Sa première exposition personnelle intitulée Rekommandeur a eu lieu en août 2021 au BQ à Berlin. La pratique de la jeune artiste est un croisement de différents médias et comprend des installations spatiales, des lectures performatives, des œuvres filmiques et photographiques ainsi que des sculptures.

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Portrait photo de l'artiste Michele Gabriele

Distracted & Deleterious de Michele Gabriele

À travers plusieurs personnages, la performance décrit un sentiment de nostalgie et nous rappelle que les œuvres et les lieux d'art sont l'endroit où nous pouvons nous retrouver et nous souvenir de qui nous sommes et d'où nous venons. Ils sont les lieux d'histoire, non seulement du point de vue du langage de l'art, mais aussi de notre histoire personnelle et intime.

Michele Gabriele (né.e en 1983) vit et travaille à Milan, en Italie. Gabriele est diplômé.e de l'Accademia di Belle Arti di Brera à Milan. Ses œuvres, principalement sculpturales, naissent d'expérimentations sur le concept de distance, entendu comme la divergence entre la représentation et la physicalité, entre le numérique et le matériel, et en totalité entre l'espace et le temps qui existent entre l'observateur et l'œuvre. Le travail de Michele Gabriele, que l'on pourrait qualifier d'hyper-matérialisme post-numérique, explore le sentiment d'inadéquation qui découle de la comparaison entre la vision progressiste d'un avenir éco-durable, qui envisage une solution aux problèmes posés par le capitalisme et le changement climatique, et le désenchantement ruineux donné par l'impossibilité de sa réalisation concrète et complète.

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Portrait photo de l'artiste Julie Monot avec une casquette et cheveux colorés couvrant son visage

02.11.2023

Rictus de Julie Monot
En collaboration avec Arsenic, Lausanne

Pour cette proposition, l’artiste Julie Monot s’est immergée dans les réserves de la collection du MAH, à la recherche d’une sculpture représentant un visage féminin qui, par son expression, puisse communiquer une insolence et une insubordination bien spécifiques. Pour saisir cette expression, elle a opté pour la technique du moulage, afin de prélever cette moue et l’infuser dans sa nouvelle pièce intitulée Rictus. À l’image de son travail actuel, cette personnification sculpturale revisitée s’anime avec un double potentiel. D’une part, elle incarne une œuvre statique traditionnelle, capturant une essence provocatrice. D’autre part, elle devient un accessoire, un costume installatif qui peut être activé et porté par des performeurs. Ce jeudi immersif permettra de donner vie à cette proposition artistique : la nouvelle pièce sera accompagnée d’un groupe de protagonistes qui déambuleront dans les étages du MAH, interagissant avec l’espace et commentant les multiples représentations qui y sont exposées.

Julie Monot est titulaire d’un Bachelor en Arts Visuels de la HEAD à Genève (2017) et d’un Master en Arts Visuel de l’ECAL à Lausanne (2019). Sa pratique artistique s’inscrit dans différents médiums tels que la performance, l’installation et la vidéo. Ses recherches se sont, entre autres, concentrées sur les zones limites de l’extériorité corporelle et ses modes de représentations. La notion de figure fait partie de ses intérêts spécifiques, car cette notion est polysémique et mouvante, mais surtout, car elle permet un espace figural, critique, sur nos constructions sociales. L’accessoire de transformation, le costume, la prothèse, le « mobilier » corporel et ses objets en lien à une praxis font partie de ses réflexions quotidiennes.

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Groupe de personnes dans la cour du Musée

30.11.2023

Colloque
Penser au bord des mondes - La métaphysique et le « non-humain »
En collaboration avec Brown University, Rhodes Island, USA

La pensée écologique et la création artistique n’ont cessé de nourrir des avancées récentes de l’anthropologie. La critique du partage de la nature et de la culture, des humains et des non-humains s’est invitée au cœur de nos préoccupations, avec une insistance sur la question de l’animisme. En continuité avec ce que l’on nomme parfois le tournant ontologique de l’anthropologie, ce colloque a pour vocation de poser les questions suivantes à ce tournant :

  • Suffit-il d’attribuer une âme aux plantes et aux animaux pour soigner les ravages de l’extractivisme ? Si les êtres de rêve et les morts comptent parmi les non-humains, ne doit-on pas élargir le spectre du non-humain par-delà le visible ?
  • Toute métaphysique indigène peut-elle être qualifiée de vision du monde ou d’« ontologie » ? Quel est le statut des dits « monothéismes » dans ces ontologies ou métaphysiques ?
  • Quel est le rôle de la création artistique (de l’art contemporain à la science-fiction) dans la prise en compte des dimensions invisibles du réel ?

Avec:

  • Mohamed Amer Meziane, philosophe, auteur de Au bord des mondes
  • Barbara Glowczewski, anthropologue qui coordonne l'équipe Anthropologie de la Perception au Laboratoire d'Anthropologie Sociale. Elle enseigne à l'EHESS et travaille avec les populations indigènes en Australie depuis 1979.
  • Ali Cherri, artiste libanais basé à Paris
  • Buhlebezwe Siwani, artiste sud-africaine basée à Amsterdam
  • Rivers Solomon, auteur(e) afro-futuriste non-binaire, américain(e) basé(e) à Londres, auteur(e) entre autres du roman Les Abysses
  • Clare Farrell, designer anglaise et co-fondatrice d’Extinction Rebellion

Intervenants sous réserve de modification

 

L'artiste Buhlebezwe Siwani en train de dessiner sur le sol dans un musée

Performance Phelele de Buhlebezwe Siwani

Phelele signifie en Zulu être complet, être entier mais aussi être présent. Buhlebezwe Siwani va écrire, sur un sol de fortune au sein du musée, une carte mentale des pensées, de ce qui a été dit ou alors écrit par les Noirs sur la métaphysique et ses existences. Une partie de l'écriture proviendra d'anthropologues et d'écrivains occidentaux.

Buhlebezwe Siwani est diplômée en 2011 d'un Bachelor of Fine Arts à la Wits School of Arts de Johannesbourg et en 2015 elle obtient un Master of Arts in Fine Art à la Michaelis School of Fine Art au Cap. 
Elle travaille sur la religion, la spiritualité et la féminité. Artiste engagée née en Afrique du Sud, elle vit et travaille entre Amsterdam et Le Cap. 
Buhlebezwe Siwani pratique la photographie, la sculpture, l'installation et la performance. Elle est représentée dans de multiples collections privées et institutionnelles à travers le monde. 

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Portrait de l'artiste P. Timischl

01.02.2024

Thank you god for all this bod de Philipp Timischl

Philipp Timischl (né à Graz, 1989) a fait ses études à la Städelschule de Francfort et son diplôme à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Établi à Paris, l’artiste crée des objets hybrides à partir d'images statiques et animées, généralement présentées dans des installations spécifiques au site. En équilibre entre documentation et fiction, entre sphères privée et publique, ces derniers jouent avec l'intimité et l'autoréférence. La dynamique du pouvoir, souvent en relation avec les classes sociales, l'homosexualité, le patrimoine et le monde de l'art, est un thème récurrent dans son travail.

Portrait de l'artiste Zoe Williams

15.02.2024

Smears of the night II de Zoe Williams avec Vindicatrix et Nadja Voorham
En collaboration avec Fraeme Marseille

Cette performance s'inscrit dans la continuité de celle créée pour Fondant, l'exposition personnelle de Williams en 2023, organisée par Vincent Honoré et hébergée par Fræme, centre d'art contemporain de Marseille. Fondant a pris la forme d'un boudoir géant, dans lequel un mélodrame fractionné est mis en scène. Pour cette nouvelle performance, des fragments du "décor" de Fondant seront reconfigurés dans le contexte du MAH, réimaginés en dialogue avec la collection du musée, comme accessoires ou ponctuations. La pièce jouera avec le motif de la "fusion" à la fois physiquement et conceptuellement, imaginant le musée et la collection comme un site à fondre entre eux, à perturber et à infecter. Ce spectacle sera campé sur l'artifice, le jeu, la soumission, le contrôle et les charges érotiques qui existent dans ces tensions.

Zoe Williams (née en 1983) vit et travaille entre le Royaume-Uni et la France. Sa pratique intègre un éventail de médiums, dont l'image en mouvement, la céramique, le dessin et la performance. Elle est souvent collaborative dans son processus et ses résultats. Ces éléments sont combinés pour créer des objets et des environnements immersifs qui évoquent un échange ludique et corrosif entre les notions d'érotisme, d'artisanat, de magie, de genre, d'hédonisme et d'excès. Par la contamination croisée de ces préoccupations, l’artiste souhaite provoquer des conversations sur les pressions du pouvoir, la politique du sexe et l'économie de la production. Son travail explore les valeurs d'usage changeantes des objets et des rituels à travers l'histoire et dans la société contemporaine.

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Vindicatrix est une productrice, chanteuse et multi-instrumentiste, travaillant principalement avec l'électronique mais incorporant également l'improvisation vocale histrionique, le crooning larmoyant et la composition pour ensemble de chambre. Ses précédentes sorties peuvent être trouvées sur Mordant Music, Scum Yr Earth, purge.xxx et Cellule75.

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Nadja Voorham (NL/SE) est une artiste qui s'intéresse au corps social en relation avec le regard. À travers la chorégraphie, la performance, l'image en mouvement et occasionnellement le dessin et la sculpture, son travail vise des états de limbes. Nadja a obtenu sa licence en beaux-arts en 2012 à la Gerrit Rietveld Academie (NL) et sa maîtrise en pratique artistique contemporaine en 2017 au Royal College of Art (UK). Elle a reçu la bourse danceWEB en 2016, le Mondriaan Fund Stipendium for Emerging Artists en 2018 et une bourse de travail du Swedish Arts Grants Committee en 2023.

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Femme regardant des schémas architecturaux

 

 

 

07.03.2024

Colloque Sacred Grounds - L’architecture de l’invisible

Sur une proposition de Meriem Chabani, architecte urbaniste co-fondatrice de l’agence New South et en collaboration avec la HEAD Genève

Dans l'espace, le sacré délimite ce qui est protégé, inviolable, sanctifié. Il édicte ce à quoi nous tenons. Un sanctuaire définit, collectivement, une priorité absolue. Or, dans les sociétés laïques, le sacré a quasiment disparu des villes. Les édifices sacrés sont de plus en plus retirés du paysage urbain, muséifiés et, pour la plupart, vides. Cette notion d'"infréquentable" pourrait-elle revêtir une importance vitale à l'ère de l'urgence climatique ? L'architecture est une discipline d'ordre qui tente de fournir un abri, de maintenir une forme, une discipline profondément physique par nature. Dans l'intention d'offrir un aperçu de l'invisible, les matériaux sont extraits, façonnés, tordus.

En conversation avec des étudiants de la HEAD - Haute école d'art et de design de Genève, nous invitons des artistes, des architectes et des designers à partager la manière dont le sacré habite leur pratique, et à explorer ses promesses de soin et de protection, et finalement, la réactivation de la tutelle entre les humains et la terre.

Avec:

  • Gijs Van Vaerenbergh (architecte)
  • Rachid Koraichi (artiste)  
  • Suivi d’une intervention de Jenna Kaës (designer spécialisée dans la création d'objets qui explorent la part mystique du monde moderne.)

Intervenants sous réserve de modification

Buste de statue antique

18.04.2024

Voice and the sublime
En collaboration avec Brown University, USA

Dans l'esthétique occidentale, le sublime a souvent désigné les limites du visible. Plus que l'invisible, le sublime est ce qui est contraire au visible, ce qui le trouble et le déforme. À ce titre, le sublime est souvent synonyme du laid, de l’horreur voire de l'excès mystique de l’orientalisme par opposition à la beauté dont le modèle se trouverait dans la sculpture grecque. En opposant le dionysiaque à l'apollinien, Nietzsche reproduit ce partage entre les arts de la musique et les arts visuels. Cette rencontre, ni colloque, ni concert, questionne un tel partage en mêlant performances vocales et approches conceptuelles.

Potrait de l'arsite Jessy Razafimandimby

30.05.2024

Un signe de pluie dans le cœur de Jessy Razafimandimby
En collaboration avec Arsenic Lausanne

Pour cette nouvelle création, l’artiste collabore avec la designer de mode Emma Bruschi afin de présenter une pièce combinant décor, costume, voix et mouvements. Performant à travers les salles historiques du MAH, l’artiste dévoile des espaces multiples grâce aux récits qu’il écrit et qu’il considère comme « des confessions ». Inspiré par les cultes et les cérémonies de messe, Razafimandimby suggère des manières et des intentions renouvelées qui peuvent permettre un dialogue avec l’autre. Mettant en scène une figure solitaire, rehaussant la sensualité et l’ennui du processionnal, la performance fluctue entre flottement et vulnérabilité d’un intérieur exposé.

Jessy Razafimandimby (1995, Tananarive) formalise ses recherches par la peinture, l’installation et la performance. Son expérience comme chrétien croyant et pratiquant, majoritairement construite durant son adolescence à Genève où il vit et travaille, y joue un rôle substantiel. Traversé de références domestiques et sacrées, il compose un éventail d’histoires qui traitent des notions de goût, d’appartenance et de pouvoir. Dans ses performances, Razafimandimby livre des situations qui indiquent une actualité où des identités se révèlent et aussitôt se fragmentent, une réflexion sur l’autonomie et le développement propres des potentialités narratives des corps et des espaces poussés à transmuer leur apparence et leur subjectivité.

Portrait de l'artiste Mamuka Japharidze dans son atelier

20.06.2024

Dionysius – Still Life after Life de Mamuka Japharidze

Cette performance transcende les frontières du temps, reliant le passé et le présent, et aborde le thème de l'immortalité, symbolisée par Dionysos connu comme le dieu du vin, de la libération spirituelle, et patron de la viticulture et de l'œnologie. La première partie prend la forme d’un banquet, donnant un espace de réflexion philosophique sur la nature-même de la vie. Un arrangement d'objets banals, comprenant de la verrerie translucide, des assortiments de plantes et des bouquets de fleurs, ainsi que du vin et de la nourriture sont placés de manière réfléchie par l’artiste. Utilisant la technique du cyanotype, Mamuka Japharidze réalise ensuite des photographies de l’installation, abordant la notion du temps qui passe et de ses empreintes. Cette performance dialogue étroitement avec les objets et tableaux de la collection du MAH : amphores, natures mortes, etc.

Mamuka Japharidze (né en 1962 à Tbilissi) vit et travaille à Tbilissi, en Géorgie, et au Royaume-Uni. Le support de ses œuvres change en fonction du contexte et de l'environnement et comprend : des happenings, des collections d'objets et d'images, des projections vidéo, des photographies, des jeux linguistiques, des dessins, des créations sonores, des gravures et des archives photographiques collectées sur une longue période.  En 1992, l'artiste a créé une galerie conceptuelle appelée Ramsesmzera, impliquant plusieurs projets auxquels d'autres artistes ont participé. Lors de la 48e Biennale de Venise, Japharidze a représenté la Géorgie avec une œuvre intitulée "from TARTARA Experience" aux côtés de Georgi Alexi-Meskhishvili, sous la direction d'Irena Popiashvili. La même année, une projection vidéo intitulée "Eye Trees" a été présentée à Atlanta.  L'artiste vit actuellement avec sa partenaire Anthea Nicholson à la Cloud Library, dans le village de Shindisi, où il travaille avec des étudiants sur les questions d'art et d'écologie.

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