Marcher sur l'eau
Carte blanche à Jakob Lena Knebl
LE MAH COMME VOUS NE L’AVEZ JAMAIS VU.
Vous pensiez connaître le MAH? C’était le cas avant que le directeur Marc-Olivier Wahler n’invite Jakob Lena Knebl, première commissaire d’une série de grandes expositions « carte blanche » conçue pour multiplier les regards sur le musée et les interprétations de sa collection. Pour l’occasion, l’artiste et performeuse viennoise s’est immergée dans les réserves, a étudié les salles et les oeuvres exposées. En résulte une scénographie qui promet de réserver des moments d’étonnement et de fascination. Le titre de l’exposition, Marcher sur l’eau/Walk on the Water, est un clin d’œil à la « La Pêche miraculeuse » , fameux volet du retable de Konrad Witz, qui dépeint Jésus marchant sur les eaux du Léman, ainsi qu’au standard rock de Deep Purple. Jakob Lena Knebl encourage les visiteurs à abandonner leurs attentes et tenter une nouvelle expérience dans ce musée qui leur est si familier. Le public est convié à changer de perspective, à s’imaginer marcher sur l’eau.
Quelques mots de Jakob Lena Knebl
« Mon approche de la collection est très personnelle : elle s’est faite à travers les yeux et avec les méthodes d’une artiste. Une approche accessible est importante à mes yeux, afin d’inclure des personnes qui jusqu’ici ne se sont intéressées ni à l’art ni au design. Je m’intéresse à la manière dont les choses qui nous entourent, nous touchent et, jusqu’à un certain point, finissent par faire partie de nous ; aux espaces et aux produits qui vous engloutissent, vous mettent au défi, vous induisent en erreur. L’art, le design et les objets du quotidien revêtent la même importance dans les espaces que je crée. Je dissous la distance qui les sépare, je les mets en relation. L’œuvre d’art devient un objet de design et vice-versa. Mon objectif est de construire des espaces hybrides séduisants, qui ouvrent de nouvelles perspectives et manières d’appréhender des œuvres familières, et de réaliser une présentation qui subvertit les normes muséales. Pour cette exposition, que j’ai élaborée au fil d’échanges avec les conservateurs du MAH, j’ai eu recours à plusieurs tactiques – l’humour, l’inversion, le fétichisme, le paradoxe, l’étrange et le familier. Lorsque nous visitons des expositions, notre regard se porte d’abord sur les choses que nous connaissons, qui nous sont familières. En m’inspiration du design d’intérieur, je travaille sur la manière dont les œuvres d’une collection sont présentées, et je brouille les frontières entre le public et le privé. Ainsi je peux, l’espace d’un instant, admirer un tableau de Vallotton dans ma cuisine, m’en approcher de manière inédite, être allongée au lit auprès d’une statue colossale, me perdre dans le temps qui tourne autour de moi… »