Feuilles d'éventails

entre Europe et Japon 

En écho à l’exposition Pour la galerie. Mode et portrait autour des rapports entre art et mode, le Cabinet d’arts graphiques s’intéresse à un accessoire de mode, à la fois support artistique et sujet de nombreuses représentations : l’éventail. Dans les trois cabinets du deuxième étage, sont rassemblés des feuilles d’éventails, dessinées ou gravées, destinées à être montées ou à servir de modèle, des représentations de leur usage en Europe du XVIe siècle à l’aube du XXe ainsi qu’un ensemble de gravures et d’éventails japonais. Cette présentation offre à voir en particulier une série exceptionnelle de huit feuilles peintes au XVIIIe siècle, dévoilée pour la première fois au public.

Focus sur une œuvre

Feuille d'éventail, L'Arche d'alliance arrêtant les eaux du Jourdain, France, vers 1740-1750

Cette feuille non montée fait partie d’une série de huit acquise en 1915 par le musée comme œuvres allemandes de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Jusqu’à aujourd’hui, elles n’avaient jamais été présentées ni étudiées. Cette exposition a été l’occasion de les réévaluer. D’un point de vue stylistique, par comparaison avec d’autres feuilles d’éventails, elles sont désormais attribuées à un auteur inconnu français, vers 1740- 1750. Leur iconographie a également fait l’objet de précisions, notamment cette feuille où les spectateurs du film Indiana Jones et les Aventuriers de l’arche perdue DOSSIER DE PRESSE 10/17 auront reconnu l’arche d’alliance, ici dans un épisode biblique rarement représenté du livre de Josué : le passage du Jourdain où l’arche d’alliance portée par les prêtres ouvre les flots du fleuve. Leur restauration a permis de confirmer qu’elles étaient peintes sur parchemin et donc bien des feuilles d’éventails destinées à être montées et non un exercice de composition. L’imagerie scientifique a aussi révélé la virtuosité du peintre qui pose les ombres et les lumières avant d’ajouter les détails sombres et les rehauts, le tout recouvrant un dessin sous-jacent au carbone, visible sous rayonnement infrarouge, qui pose la composition.