L'image revenante
Invitée par le MAH, la Fondation ”la Caixa” propose, à travers les œuvres de dix-huit artistes issues de sa collection, une exploration de l’art contemporain par le prisme du passé avec L’image revenante. Cette exposition, inspirée par l'univers de Marcel Duchamp, interroge la façon dont les artistes se confrontent à l'histoire de l'art et à la tradition : par des hommages, des citations, des parodies, ou encore par opposition. Des œuvres signées Mike Kelley, Vanessa Beecroft, Cindy Sherman, Julian Schnabel, Antonio Saura ou encore Sherrie Levine sont présentées pour la première fois à Genève, haut-lieu historique de la Réforme et des débats sur le pouvoir et la rémanence des images.
La collection d'art contemporain de la Fondation ”la Caixa”, créée au milieu des années 1980, est devenue une référence en Europe et l’une des plus importantes au monde.
Gros plan sur une œuvre
McCollum a regroupé dans cette œuvre des modèles en plâtre de 216 tableaux selon les méthodes d'exposition typiques des salons du XIXème siècle. Pour réaliser cette œuvre, l'artiste et ses assistants ont systématisé le processus artistique en étapes de production : création de moules, coulage du plâtre et application de peinture émail pour créer des surfaces monochromes. Ainsi, le résultat est des moules, des « substituts » à des peintures originales qui, en réalité, n’existent pas. Ils ne remplacent rien.
Bien que tous les panneaux aient été exécutés selon la même méthode, aucun n'est identique, ni en dimensions ni en couleur, soulignant le croisement entre la production manuelle et la production standardisée, entre l'original et la copie. L'installation fait ainsi référence à l'art et à ses métiers, mais aussi à la production en série, remettant en question les distinctions conventionnelles entre ces activités et éliminant toute l'aura sacrée de la présence de l'empreinte de l'artiste. En même temps, exposé sur un mur entier, l'ensemble évoque une iconostase d'où les personnages qu'on y imagine ont été effacés, ou repeints. Car l'intention de l'artiste est loin de chercher à fasciner ou à impacter par l'image. Au contraire, il essaie, selon ses propres termes, de « découvrir, au sens émotionnel, quel genre d’objet est un tableau » et considère ces œuvres comme « des accessoires de scène, pointant vers un mélodrame bien plus grand que ce qui pourrait simplement exister dans les peintures elles-mêmes ».