Jean Tinguely

100 ans de cinétique mécanique

Le MAH fête Jean Tinguely à l’occasion de son centenaire. L'artiste a toujours été profondément lié à Genève de par ses nombreux admirateurs et collectionneurs. Dès le milieu des années 1970, il a tissé avec le MAH des liens étroits, illustrés par des expositions et des amitiés dont le souvenir se reflète encore dans la collection du musée. Pour célébrer le centenaire, le MAH a restauré une de ses œuvres emblématiques de 1960 : Si c’est noir, je m’appelle Jean. Le musée a aussi travaillé à retrouver l’esprit de sa dernière exposition au Musée Rath en 1983. Plus d'une trentaine de sculptures mécaniques et une sélection d'œuvres sur papier seront présentées, certaines pour la première fois. Cette exposition donne lieu à une importante donation de dessins de Jean Tinguely par la fondation Niki de St-Phalle.

« Si c’est noir, je m’appelle Jean » de Tinguely

« Si c'est noir, je m'appelle Jean »
1960, Jean Tinguely

Gros plan sur une oeuvre

Si c’est noir, je m’appelle Jean, acquise en 1983 par le Musée d’art et d’histoire avec l’aide de l’association pour un musée d’art moderne, fait partie de ces «vieilles machines», ainsi que les qualifiait l’artiste. Des six sculptures produites alors, Gismo (Amsterdam, Stedelijk Museum), Le cyclograveur (Collection Iolas), Le cerveau électro-ironique (Stuttgart, Staatsgalerie), La tour et La cloche (collections privées), seule celle de Genève possède un titre à résonance autobiographique («je m’appelle Jean») en forme d’hypothèse («Si c’est noir »). L’artiste y dévoile un lien génétique avec sa machine, ainsi qu’un autre avec une couleur, une humeur, noire. L’œuvre est ainsi frappée du pessimisme et de la mélancolie de son créateur, marqué par les destructions de la Seconde Guerre mondiale et par la mécanisation croissante du monde.