CASANOVA À GENÈVE
Un libertin chez Calvin
VISITE INAUGURALE Jeudi 25 septembre, à 18h30
À l’occasion du 300e anniversaire de la naissance de Giacomo Casanova (Venise, 1725 – Dux, Bohême, 1798), le MAH rend hommage à cette figure emblématique du XVIIIe siècle, dont la réputation de séducteur aux multiples conquêtes n’est que la facette la plus connue.
Tour à tour abbé, violoniste, joueur, occultiste, franc-maçon, entrepreneur, diplomate ou espion, mais également homme de lettres prolifique, le Vénitien a parcouru l’Europe entière, fréquentant aussi bien les salons des élites que les lieux malfamés.
Au-delà des clichés autour du personnage, l’exposition met en lumière les liens de Casanova avec Genève, où il a séjourné à plusieurs reprises entre 1750 et 1762. La ville sert de cadre à quelques épisodes marquants de sa vie, notamment sa séparation avec la mystérieuse Henriette, son grand amour, ou ses duels d’éloquence avec Voltaire dans sa propriété des Délices – sans oublier des intrigues galantes qui viennent démentir la réputation d’austérité de la Cité de Calvin…
Des citations extraites de ses mémoires, témoignage de première main sur la société et les mœurs de l’Europe des Lumières, ainsi que de prestigieux emprunts à Genève et à l’étranger invitent à un passionnant voyage sur les traces d’un homme libre dont l’histoire continue de fasciner.
« Le parcours réunit citations, prêts prestigieux et objets variés retraçant le destin d’un homme libre. A commencer par un "spectaculaire portrait" du Vénitien. »
« Trois cents ans après sa naissance, le séducteur italien fascine toujours autant.
»
« Le Musée d'art et d'histoire ressuscite, le temps d’une belle exposition, le fantôme de Casanova et les parfums du XVIIIe siècle. »
Francesco Maria Narice (Gênes, vers 1722-1785)
Portrait présumé de Giacomo Casanova à l’âge de 30 ou 35 ans, vers 1755-176
Huile sur toile, 152 x 132 cm
© Collection Bignami, Gênes ; photo : Mauro Davoli
Gros plan sur une œuvre
Parmi les rares portraits avérés de Casanova, celui-ci se distingue par sa richesse symbolique, en lien direct avec les thèmes de l’exposition. Il condense plusieurs facettes de sa personnalité : d’abord son goût du faste et de l’élégance, souligné par l’abbé Chiari qui le décrit comme « toujours soigné comme un narcisse ».On y perçoit également son attachement aux lettres, nourri dès l’enfance. À onze ans, un vers latin lui vaut son premier succès, qu’il considère comme le point de départ de son amour pour la littérature et la gloire qui l’accompagne (HMV, I, 44-45). Enfin, des éléments plus subtils, l’angelot flottant en arrière-plan ou la cariatide sculptée sur la table, rappellent discrètement son inclination pour les plaisirs de l’amour.
Préservatif
Angleterre, XVIIIe siècle ?
Peau d’intestin de mouton ; long 21 cm
Inv. 10308
© Museu da Farmácia, Lisonne
le préservatif au XVIIIe siècle
À une époque où les plaisirs charnels s’accompagnent de risques bien réels - maladies vénériennes et grossesses non désirées - Casanova prend ses précautions. Lors de ses aventures libertines, il utilise des « redingotes d’Angleterre », des préservatifs en boyau animal, pour se protéger et préserver ses partenaires.
Un rarissime exemplaire décoré, attribué au Marquis de Sade, est exposé grâce à un prêt exceptionnel du Musée de la Pharmacie de Lisbonne. En complément, deux moulages anatomiques illustrent les effets dévastateurs de la syphilis, fléau auquel l’aventurier n’a pas échappé.
Une collaboration inédite avec Ceylor
Dans le cadre de l’exposition, le Musée d’art et d’histoire s’associe à la marque suisse de préservatifs Ceylor pour une initiative originale mêlant culture et prévention.
À cette occasion, des préservatifs en édition spéciale ont été conçus aux couleurs de l’exposition. Chaque étui cartonné est illustré d’une citation tirée des Mémoires de Casanova, choisie pour refléter l’esprit libertin et la verve du célèbre aventurier.
Distribués gratuitement au MAH durant toute la durée de l’exposition, ces préservatifs seront également offerts lors de l’afterwork dédié, ainsi que dans le cadre de festivals et d’événements culturels ou festifs partenaires.
Parution
Le dossier d'octobre 2025 de Passé simple, mensuel d'histoire et d'archéologie porte sur Casanova à Genève en lien avec l'exposition du MAH. Il paraîtra le 1er octobre et sera disponible notamment dans les librairies Payot, ainsi qu'à la Librairie du Boulevard à Genève. Accompagné d'un éditorial du professeur lausannois François Rosset et richement illustré, le dossier est l’œuvre de la commissaire de l'exposition Corinne Borel avec la collaboration de Flávio Borda D'Água (Les Délices) et les spécialistes italiens Antonio Trampus et Gianluca Simeoni.