15.05.2025
The sacred, without world, performance de Vir Andres Hera, avec Jona Sanders et Maya Zaton, 19h
Cette performance prend pour point de départ Zong !, le poème percutant de Marlene NourbeSe Phillip. Dans ce texte, l’autrice convoque un chaos poétique pour faire entendre les voix des personnes réduites au silence — celles jetées par-dessus bord lors de la traversée transatlantique. Pour elle, ces vies englouties continuent d’exister, au-delà de la mort.
En écho à cette approche, Vir Andres Hera, Jona Bruixet et Maya Zaton déploient une performance qui mêle sons de l’océan, ballroom, cloches, sismographes, voix et boucles sonores, composant ensemble un récit polyphonique, aux temporalités multiples, où les corps fragmentés tentent de se reconstituer.
À travers ce geste, iels cherchent à « re-membrer » les corps démembrés, à dialoguer avec les mort·e·s, et à détourner les formes d’archives historiques utilisées pour légitimer la violence coloniale. En s’inspirant de la méthode de déconstruction radicale de NourbeSe Phillip, la performance devient un espace de résistance, de rituel et de mémoire vivante.
Vir Andres Hera (né·e en 1990 à Yauhquemehcan, Mexique) est cinéaste et artiste. Le point de départ de ses œuvres se situe à la convergence de questions relatives à l’immigration, l’exil, l’identité de genre ou l’appartenance culturelle multiple, dont iel s’attache à restituer la diversité. Croisant récits personnels et morceaux d’Histoire, ses œuvres font entendre des mots, des voix et des langues qu’iel associe à des montages visuels fragmentés et des images énigmatiques, comme un reflet de la pluralité des perspectives et des réalités. Ses installations multi-écrans reflètent un temps non linéaire et fracturé. Parmi ses expositions récentes, citons Cacophony as collectivity, galerie SBC, Montréal (2023) ; Soleil Triste, Mo.Co. Montpellier Contemporain, (2023) ; Exchange : London, Mimosa House, Londres (2023) ; et Ceremony, HKW, Berlin (2022). En 2024, iel emporte le prix jeune création internationale de la Biennale de Lyon. Une archive contenant une partie de son travail d'écriture vient d'être acquise par The Backroom - Museo Tamayo de Mexico et sera bientôt publiée.
Jona Sanders est une artiste et interprète afro-américaine, elle vit et travaille en Suisse depuis plus d’une décennie où elle se consacre à là communication multilingue, à la danse et à la militance dans une démarche d’émancipation individuelle et collective. Elle travaille en tant qu'intérprete pour des organismes internationaux à Genève et elle a été entre autres mother d’une maison de ballroom créée en hommage à William Dorsey-Swann.
Maya Zaton est artiste et vidéaste. Elle est diplômée de l’École supérieure d'art d’Annecy Alpes en 2025. Son travail part de ses interrogations sur sa position en tant que femme blanche, cis-hétéro, venant de milieu populaire et ayant grandi en banlieue parisienne. À travers ses films et performances, ellecrée un dialogue entre ses différentes communautés, invoquant d'histoires intimes, questionnant des rapports sociaux et des histoires d’amour.