Curateur en résidence 2024/2025

Un jeudi par mois

Le MAH invite un curateur ou une curatrice en résidence à développer une programmation originale un jeudi par mois, de septembre à juin. Pour cette seconde édition, Thomas Conchou invite des artistes à dévoiler des performances inédites à travers un programme thématique qui dit son ambition sans détour : ça parle du temps ! Il est temps ! Il serait temps !

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It's about time

Ce programme prend pour point de départ l’œuvre Big Crunch Clock (1999) de Gianni Motti, installée sur le fronton du MAH, pour aborder la question du temps et son caractère construit. En considérant le musée comme une machine temporelle à interpréter l’histoire et à fabuler le futur, ce cycle d’évènements et de performances viendra s’intéresser aux chronopolitiques : les études contemporaines de la temporalité. Artistes et théoriciens s’intéresseront à l’histoire de l’horlogerie et de la complication, au temps de la conquête coloniale et des fuseaux horaires, au temps de l’usine et du travail domestique ou encore aux recherches actuelles sur le temps quantique. Ensemble, ils inviteront le public à s’extraire d’une conception linéaire et téléologique pour envisager un temps cyclique, épais, profond, ancestral, et queer.

Informations pratiques

Les performances ont lieu sur réservation 15 jours avant l’événement : billetterie

Portrait de Thomas Conchou

Thomas Conchou est curateur et directeur du Centre d'art contemporain de La Ferme du Buisson, en Île-de-France (77). Impliqué dans de nombreuses actions en faveur d'un art en contexte social, il développe une pratique curatoriale interdépendante et collaborative, notamment au sein de la Société des Nouveaux commanditaires pour laquelle il est médiateur-producteur. Il mène également une recherche-action sur le potentiel émancipateur des pratiques artistiques queer et édite The Master's Clock, une plateforme éditoriale sur les politiques du temps.

Performances à venir

Portrait de l'artiste

24.10.2024

Gymeyon, pièce chorégraphique de Sehyoung Lee


Présentée pour la première fois aux Beaux-Arts de Paris en 2023, Gymeyon est une pièce pour six danseur.se.s, pensée autour du concept bouddhiste de « Samsara », la souffrance causée par le cycle infini des réincarnations. Au sein d’une installation évoquant un mobilier urbain aseptisé, les performeur.se.s incarnent tour à tour une des six destinées du Samsara: enfer, faméliques, animaux, êtres humains, demi-dieux belliqueux et dieux.
Sur une musique électronique jouée en direct, les danseur.se.s marchent, se cognent, se séduisent, s’effondrent, crient ou se relèvent. Tour à tour, dans une boucle sans fin, chaque personnage se fond dans un autre, redevient lui-même, avant que tous convergent en un seul être, et que le cycle recommence.


Né en 1993 à Séoul, Sehyoung Lee vit et travaille à Paris. Sculpteur, chorégraphe et performeur, il est diplômé des Beaux- Arts de Paris en 2023. Sehyoung Lee a joué dans des œuvres telles que Happening Tempête de Boris Charmatz au Grand Palais éphémère, Paris (2021). Il participera à la 68e édition du Salon de Montrouge en 2025 et a présenté ses créations Breaths (sculpture), Callus (sculpture), Fail me softly (performance) dans l'exposition collective "Temps Z" à la galerie Mennour. Il a également présenté sa pièce chorégraphique Gyemyeon 계면 (performance) dans l'exposition des Félicités aux Palais des Beaux-Arts en 2024, ainsi que (Ici) divague (performance, sculpture et sons) pour l’exposition de fin d’études aux Beaux-Arts de Paris. Il a aussi participé au festival de performances « No no fest » organisé par Thomas Conchou à la Maison populaire de Montreuil (2021).

Potrait de l'arsite

21.11.2024

Stories of Rivers, perfomance de Julie Béna dans le cadre du Festival Les Créatives

Un cabaret sur l'avortement ? Impossible, du moins en apparence, tant les interruptions volontaires de grossesse sont encore stigmatisées comme glauques et cruelles. Le cabaret de Julie Béna remet en question ce postulat. Elle se lance dans un spectacle hyperbolique en trois chapitres, composé d'histoires, de chansons, de mimes et de danses, visant à susciter la petite vibration qui précède les rires ou les cris de terreur.

Julie Béna (1982, Paris, France) est une artiste qui travaille avec la sculpture, l'installation, le film et la performance. Elle s'appuie sur un ensemble éclectique de références, combinant la littérature contemporaine et ancienne, l’art officiel et le vernaculaire, l'humour et le sérieux, des temps et des espaces alternatifs. En 2012-2013, elle a fait partie du Pavillon, le laboratoire de recherche artistique du Palais de Tokyo, à Paris. En 2018, elle a été nominée pour le prix AWARE pour les femmes artistes. Au cours des dernières années, Béna a développé des cosmologies personnelles mettant en scène des personnages et des objets apparemment banals qui ont des conversations et des interactions énigmatiques les uns avec les autres. Elle vit à Prague et à Paris.

Portrait de l'artiste

05.12.2024

The Aching pièce chorégraphique de Samir Kennedy, en partenariat avec le festival Les Urbaines de Lausanne

Le mot "aching" est un adjectif en anglais qui décrit une douleur ou un malaise continu ou persistant, généralement une sensation sourde ou lancinante. Il peut se référer à une sensation physique dans le corps, comme une douleur musculaire ou articulaire, ou il peut être utilisé métaphoriquement pour décrire une détresse émotionnelle ou psychologique.

The Aching explore la temporalité du chagrin, la temporalité de mon chagrin, en utilisant des chansons folkloriques de Grande-Bretagne, d'Irlande et des États-Unis pour nous plonger dans un rêve fiévreux, à la fois doux et brutal, qui parle de la nature apparemment éternelle de la capacité humaine à éprouver la souffrance, tout en la transformant en expressions

Samir Kennedy est un artiste britannico-algérien de danse, de performance et de son, basé entre Londres et Marseille. Il crée des œuvres interdisciplinaires mêlant vidéo, son, chorégraphie et performance, mettant en avant le corps comme un lieu à partir duquel interpréter les notions de classe, de race, d'altérité, de « queerness » et d'abjection. Il se sert des figures archétypales (comme le diable, le zombie, le clown) comme véhicules de la conscience collective qui suscitent des lectures complexes. Il utilise des marqueurs sociologiques esthétisés comme moyen de discuter des identités Intersectionnelles, tout en cherchant à miner ces esthétiques pour offrir de nouvelles réalités et possibilités pour l'existentialisme queer à prospérer grâce à la fictionnalisation et à la création de scénarios spéculatifs.