Table

1ère moitié 17e s.
Couleurs
Œuvre non exposée actuellement

Description

Table

Datation
1ère moitié 17e s.
Lieu de création
Florence
Dimensions
haut.: 78.5 cm
larg.: 132 cm
prof.: 105 cm
Matériaux
Pietra paesina, marqueterie de marbres, bois peint, frêne, chêne noirci, incrustations de nacre et d’os
Numéro d'inventaire
N 0563

Description
Trônant au centre de la salle du Conseil d’État en 1910, cette table florentine du XVIIe siècle est une curiosité tant du point de vue du matériau qui la compose que de son histoire. Le calcaire marneux dont est fait son plateau possède en effet des propriétés illusionnistes. Provenant des carrières situées aux environs de Florence, où elle est exploitée à partir de 1500 environ, la pietra pæsina — l’une des appellations communes données à ce marbre — présente des effets surprenants en ce qu’elle évoque naturellement des paysages et des ruines. Cette singularité est en fait due aux nombreuses fissures et aux sels minéraux qui donnent un aspect ruiniforme à cette roche une fois polie. Connue déjà de Pline l’Ancien, la pietra pæsina a suscité l’admiration des amateurs de cabinets de curiosités naturelles à la Renaissance. Les Médicis en décoraient leurs cabinets italiens, en faisaient également des inclusions dans les marqueteries de pierres dures par les artisans florentins, ou les accordaient en guise de présents politiques. De fait, ce plateau de table, supporté initialement par quatre statues de Maures en argent, fut offert par Cosme II de Médicis, duc de Florence, à l’émir du Liban Fakhr-ed-Din (1572-1635). Ce dernier, qui séjourna à Florence de 1613 à 1618, s’efforçait alors de s’émanciper du joug turco-ottoman et conclut des traités militaires et économiques avec la Toscane. Il succomba toutefois dans sa lutte en 1633 et, après de rocambolesques épisodes, ce plateau de table, alors démantelé de ses pieds, se retrouva au château d’Aubonne (canton de Vaud), entre les mains des deux propriétaires successifs que furent d’une part le célèbre diamantaire des rois de France et grand voyageur, Jean-Baptiste Tavernier (1605-1689), qui l’acquit à son retour d’Inde en 1668 ; d’autre part, le marquis Henri Duquesne (1652-1722), navigateur protestant, qui devint également seigneur d’Aubonne et qui l’offrit en 1702 à la Bibliothèque de Genève. À son tour, la Bibliothèque céda au Musée académique ses « curiosités » en 1822, parmi lesquelles la table en question.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Mobilier et architecture
Période
Période moderne

Bibliographie

Bibliographie

Pas besoin d'un dessin. Carte blanche à Jean-Hubert Martin , 2022, p. 252

Menz Cäsar (dir.), Musées d'art et d'histoire Genève, Musées suisses, Fondation BNP Paribas suisse en collaboration avec l'Institut suisse pour l'étude de l'art, Genève ; Zurich, Fondation BNP Paribas Suisse ; Institut suisse pour l'étude de l'art, 2008, p. 67, p. 68 repr. coul. n° 77

Corboz, André. L'érosion sculptrice et "la réception sans oeuvre". Artibus et historiae, an art antology, n° 45, juin 2002,, p. 225, fig. 5

Buyssens Danielle, Dubois Thierry, "La Bibliothèque étant un ornement public..." : Réforme et embellissements de la Bibiothèque de Genève en 1702, Genève, Georg, 2002, pp. 127 et 129, fig. 43

Compte-rendu de l'Administration municipale de la Ville de Genève pendant l'année 1882. Présenté au Conseil Municipal par le Conseil Administratif en Avril 1883, Genève, Impr. Jules Carey, 1883, p. 72

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