Statuette

Basse Époque ou Époque ptolémaïque
Couleurs
CETTE ŒUVRE EST EXPOSÉE AU Musée d'art et d'histoire

Description

Statuette
Titre
Déesse léontocéphale, Ouadjet ?

Auteur(s)
Datation
Basse Époque ou Époque ptolémaïque
Lieu de création
Basse-Egypte, région (Bouto ?)
Lieu de découverte
Lieu de découverte indéterminé
Découverte
circonstances indéterminées
Dimensions
haut.: 68 cm avec tenon antique
haut.: 64 cm sans tenon antique
larg.: 16.1 cm
prof.: 30.3 cm
poids: 16.826 kg
Matériaux
Bronze, fonte à la cire perdue, coulée de fonte servant de renfort entre la main gauche et la cuisse gauche, décor gravé légèrement. Forme : siège cubique, base trapézoïdale formant piédestal à l'avant, trois tenons antiques sous le siège et la base
Mention obligatoire
MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève. Don des enfants de M. et Mme Victor Adda en mémoire de leurs parents, 1983
Numéro d'inventaire
025634

La lionne, animal agressif entre tous ceux qui hantaient encore l'orée de l'écosystème égyptien des temps historiques, passe pour l'incarnation des manifestations hostiles des dieux, particulièrement du soleil. Redoutée sous diverses appellations - selon les lieux - elle doit être apaisée par l'effet des incantations rituelles : elle se transforme alors en une aimable chatte.

De nombreuses statuettes de bronze en forme de femme à tête de lionne furent retrouvées à Bouto (delta), lieu de culte d'Ouadjit et d'Horus. Leur socle creux servait de réceptacle à une momie de musaraigne, ex-voto offert par des pèlerins.

Aspect mythologique :

Les lionnes, dont la présence occasionnelle à l’embouchure des ouadis désertiques était une réelle menace pour les êtres humains, particulièrement lorsqu’elles venaient de mettre bas, ont en revanche largement inspiré les théologiens et leurs mythes. Sekhmet, Ouadjit, Pakhet, Tefnout, Hathor, Mout, Bastet, Isis, etc. en sont tour à tour les actrices sous leur forme agressive.

Pour mater une rébellion fomentée par les hommes aux origines du monde, le démiurge solaire dépêcha son œil, émissaire qui se métamorphosa en lionne. Sans pitié, elle sautait à la gorge de tout ce qui avait apparence humaine et aurait rapidement anéanti l’humanité si Rê, pris de remords, n’avait décidé d’interrompre le carnage, estimant sans doute la démonstration suffisante pour rétablir son autorité. Mais la lionne resta sourde à ses ordres et continua sa sanglante besogne en se dirigeant vers la Nubie. Il fallut recourir à la ruse pour calmer la déesse et la faire revenir à de meilleurs sentiments.

Ce récit possède un aspect étiologique et écologique. S’il pourvoit au bien-être des anciens Égyptiens, la colère du dieu Rê peut être terrible. Il brûle de sa flamme les imprudents qui s’aventurent dans les déserts (réels ou métaphoriques) et la lionne est ainsi souvent coiffée d’un disque solaire à la base duquel veille un cobra redressé, prêt à cracher son venin. Mais on se souviendra également qu’à l’approche de l’été, le Nil est à l’étiage, son niveau baisse dangereusement, la désertification menace d’envahir la zone fertile. En rapportant à Rê son œil éloigné, cause de cette désolation, on mettrait fin à ce désastre. Des ambassadeurs parviennent à convaincre la lionne de revenir en Égypte (selon d’autres sources, elle est capturée) et c’est alors la crue fécondante du Nil qui inonde les terres cultivables. On se méfie toutefois des derniers caprices possibles de la lionne : trop faible ou trop abondante, la crue serait catastrophique. Toute la subtilité des ritualistes est plus que jamais nécessaire pour apaiser et amadouer la déesse dangereuse en ce moment délicat.

Quelques détails laissent heureusement entendre que la lionne ne s’oppose pas à cette conciliation. Sur le bronze du Musée d’art et d’histoire, ses oreilles sont pointues, et non rondes : ce sont presque celles de la chatte aimable. L’arrière du siège représente des plantes (papyrus) au-dessus desquelles s’envole un faucon, évoquant ainsi la terre primordiale issue des marécages et le ciel, soit l’univers à sa création.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Sculpture
Egypte et Nubie
Période
Antiquité
Autres dates
Ancienne date d'attribution : Époque ptolémaïque
Ancienne date d'attribution : Basse Époque

Bibliographie

Bibliographie

Christie's, Antiquities, Tuesday 27 October 2009. Londres, 2009., p. 40

Claude Ritschard (éd.), Animaux d'art et d'histoire : bestiaire des collections genevoises, [Exposition Musée d'art et d'histoire, Genève, 30.03. - 24.09.2000], Genève, Musée d'art et d'histoire de Genève, 2000, p. 200, n° 77, p. 157 repr. coul.

Chappaz Jean-Luc, "La déesse aux multiples visages", Genava, n.s., t. 41, 1993, p. 47-57, p. 53-54, fig. 10, repr. n/b

Varin, Eric. Bulletin de la Société d'Egyptologie, Genève (BSÉG) 14, 1990, p. 81-87.

"Acquisitions du Musée d'art et d'histoire en 1984. Archéologie", Genava, n.s., t. 33, 1985, p. 187-189, p. 188, fig. 2, repr. n/b (acquisitions 1984)

Expositions

Animaux d'art et d'histoire. Bestiaire des collections genevoises, Genève, Musée d'art et d'histoire, 30.03.2000 - 24.09.2000
Cette œuvre figure dans ces galeries MAH
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