Ce service à café en laiton martelé, comprenant une cafetière, un sucrier et un pot à crème, est l’œuvre d’Auguste Dannhauer. Issu d’une lignée de chaudronniers, il est l’un des derniers maîtres en la matière à Genève. C’est précisément à la rue des Chaudronniers, à quelques pas du musée — où étaient cantonnés, pour cause de nuisances sonores, tous les artisans de la profession au XVIIe siècle — qu’il s’initie au métier auprès de son père. Celui-ci lui enseigne très jeune l’art de confectionner marmites, moules, gobelets et autres objets usuels en se servant d’un marteau et d’un tas (petite enclume).
Essentiels au travail de la chaudronnerie, ces deux outils permettent en effet de façonner des métaux pauvres (cuivre, laiton, étain, plomb) en feuilles, avant de les assembler par soudure et rivetage.
Réalisé vers 1900, ce service à café est caractéristique de la dinanderie, forme noble du métier de chaudronnier. Chaque pièce porte l’empreinte du style Art nouveau, dotée d’anses arquées à épaulement et rehaussée sur la panse de motifs floraux et de tiges sinueuses.
Auguste Dannhauer a accueilli à cette époque Jean Dunand (1877-1942) dans son atelier ; une expérience qui orientera de façon décisive la carrière du jeune apprenti.
Les Musées d’art et d’histoire possèdent le fond d’atelier de ce talentueux maître chaudronnier genevois, distingué d’une médaille d’argent à l’Exposition nationale suisse de 1896.