Description
Sceau patriarcal
Titre
Jean VIII Xiphilin, patriarche de Constantinople
Avers : dans un cercle de grènetis, Vierge assise, de face, sur un thôkos, aux piètements faits de perles et garni d’un coussin cylindrique terminé par un gros bouton. La Théotokos tient l’Enfant, bénissant, assis devant elle, main droite posée sur l’épaule du Christ, l’autre soutenant le corps. De part et d’autre de l’effigie, les sigles, pour Μ(ήτ)ηρ Θ(εο)ῦ, Mère de Dieu. À la circonférence, inscription invocative, précédée d’une croisette pour Θ(εοτό)κε βοήθει τῷ σῷ δούλῳ, Mère de Dieu apporte ton secours à ton serviteur
Revers : suite de la légende sur six lignes, précédée d’une croisette et suivie
d’un losange de perles accosté de tirets :
+ Ἰω(άννῃ) ἀρχ(ι)επισκόπ[ῳ] Κων(σταντινου)πό(λεως) Νέας Ῥώμης καὶ
οἰκουμενικῷ π(ατ)ριάρχῃ
+ Jean, archevêque de Constantinople Nouvelle Rome et patriarche oecuménique.Né à Trébizonde vers 1010, Jean Xiphilin était issu d’une famille modeste, qui a fourni d’autres intellectuels, fonctionnaires civils et militaires ou ecclésiastiques comme lui, dont un second patriarche, Georges II (1191-1198). Comme son ami Constantin Leichoudès, Jean Xiphilin servit à la cour de Constantin IX. Éminent juriste, l’empereur créa pour lui, en 1047, l’École de droit établie à Saint-Georges des Manganes, de même que la fonction de nomophylax, littéralement gardien des lois. Par son enseignement, Xiphilin était chargé d’assurer la formation juridique des hauts fonctionnaires. Sa charge de nomophylax, qui le plaçait selon l’ordre de préséance après l’épi tôn kriseôn, était accompagnée d’un siège au Sénat et d’une rémunération annuelle de quatre livres d’or. À la fin du règne de Constantin Monomaque, il tomba en disgrâce tout comme ses anciens collègues, Constantin Leichoudès et Michel Psellos, et se retira dans un monastère du mont Olympe, en Bithynie. Il y séjournait encore lorsque Constantin X Doukas, peut-être sur la suggestion de Psellos, l’appela pour succéder à Constantin Leichoudès sur le trône patriarcal. Bien qu’il ait été garant de la bonne transmission du pouvoir impérial de Constantin X à son fils Michel VII, il accepta de délier l’impératrice Eudocie Makrembolitissa de son serment de ne pas se remarier en facilitant de cette manière l’arrivée au pouvoir de Romain IV Diogène. Jean a composé plusieurs écrits, théologiques et juridiques, ainsi que les Miracles de saint Eugène, patron de Trébizonde, sa ville natale.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Campagnolo-Pothitou Maria, Cheynet Jean-Claude, Sceaux de la collection George Zacos au Musée d'art et d'histoire de Genève, Collections byzantines du MAH, Milan: 5 Continents, 2016, p. 279, n° 243 d
Zacos George, Nesbitt John, Byzantine lead seals, Berne: Benteli, 1984, n° 17