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Contrairement à ses six autres gravures du saint [1], Rembrandt le montre ici dans son cabinet d’étude, méditant face à la Bible dont il réalise la traduction. Dans d’autres tirages on distingue les différents attributs de saint Jérôme : à gauche, suspendu à la rampe d’escalier, le chapeau de cardinal, sous le bureau à droite, le lion, et sur l’étagère au fond, le crâne, en plus du crucifix placé sous la fenêtre que l’on discerne en partie dans cet exemplaire. Le thème de l’érudit méditant dans son cabinet, souvent sombre, est récurrent dans l’œuvre de Rembrandt. Dans son tableau de 1632, aujourd’hui au musée du Louvre, « Le Philosophe en contemplation », dit aussi « Philosophe en méditation » (inv. 1740 : https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010062022), on retrouve le même escalier en volute qui évoque l’élévation de l’esprit du saint ou de l’intellectuel [2], mais aussi le processus mental du va et vient de la pensée consacrée à un travail de longue haleine comme la traduction de la Bible à laquelle se livre le saint.
Le MAH détient trois tirages du 2e état (inv. E 2008-0157, E 2008-0158 et Est 1104) et un du 3e (inv. E 2008-0156) et un petit croquis de Barthélémy Menn (1815-1893) d’un détail de l’estampe (inv. 1912-4774).

[1] Voir « Saint Jérôme en prière », 1632 (inv. E 2008-0154), « Saint Jérôme en prière à genoux, regard baissé », 1635 (inv. E 2008-0155) et « Saint Jérôme lisant » (inv. E 2008-0153).
[2] Pierrette Jean-Richard, Rembrandt : gravures et dessins de la collection Edmond de Rothschild et du Cabinet des Dessins, cat. exp. Paris, musée du Louvre, 16 mars 2000 – 19 juin 2000, Paris : Réunion des musées nationaux, 2000, cat. 29.