Description
Petit portrait
Titre
Catherine Howard, Lady d'Aubigny (-1650), l'année de son mariage (1638)
La rencontre de Jean Petitot avec Antoon Van Dyck est déterminante, autant que l’assistance technique de Théodore Turquet de Mayerne, médecin et chimiste aussi originaire de Genève, qui lui permet de composer une palette raffinée, grâce à des compositions chimiques. Le portrait de Catherine Howard D’Aubigny est représentatif de la période anglaise de l’artiste. Cette dame de la Cour de Charles Ier est figurée sous les traits de Flore, soulignée par sa coiffure typique des années 1640, rehaussée de fleurs. La dimension inhabituellement grande du médaillon a provoqué quelques dégâts de cuisson. L’œuvre est composée devant la toile originale de Van Dyck, comme le confirme le fait qu’elle n’est pas renversée par l’effet miroir usuel en cas de référence à une gravure.
Dès le XVIIe siècle, on distingue à Genève les émailleurs qui travaillent pour l’horlogerie et décorent des gardetemps, bijoux et tabatières fabriqués sur place, de ceux qui voyagent, fréquentent des maîtres en leur atelier et se spécialisent dans l’art du petit portrait. Parmi ces derniers, Jean Petitot produit d’après le vif des miniatures précieuses représentant des personnalités et reprend aussi des modèles peints ou gravés, tels que les portraits signés par Philippe de Champaigne ou Antoine van Dyck – qu’il rencontre à Londres. Celui-ci a coutume de faire copier en émail certains de ses grands portraits, de sorte qu’en 1643 le Genevois travaille au portrait de la belle Catherine Howard d’Aubigny, immortalisée à l’époque de son mariage en 1638. Si cette oeuvre de Petitot est de format inhabituel dans la production globale du peintre en émail, elle est caractéristique de sa période anglaise. L’utilisation de la technique du pointillé, chère à l’artiste, et la fusion parfaite des couleurs réalisées sur une plaque d’or lui confèrent une grande qualité esthétique.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
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