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Portrait peint sur émail
Cardinal Jules Mazarin (1602-1661), d'après Pierre I Mignard (Troyes, 1612-Paris, 1695)
Jean I Petitot, dit Petitot l'Ancien (Genève, 1607-Vevey, 1691), peintre sur émail
Gilles Légaré (Chaumont/Haute-Marne, 1617-Paris, 1663), orfèvre, attribution
France, entre 1658 et 1660
Émail peint sur or, monture en or embouti, ajouré et ciselé, rehaussé d’émail blanc peint, 16 brillants sertis clos pincés, plaque d'or repoussé et ciselé (au dos)
Sans signature ni poinçon
Haut. 3.5, larg. 3 cm ; encadrement : haut. 6, larg. 4.65, ép. 0.6 cm
Collection P. P. (Paris), achat par le Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie en 1973, transfert au Musée d’art et d’histoire en 2010
Inv. AD 2261
Fuyant la révolution anglaise en 1644, Jean Petitot se réfugie avec son beau-frère Jacques Bordier (1616-1684) à Paris, où il exécute des portraits de la famille royale et de la noblesse – comme en témoigne ce portrait du cardinal Mazarin. Jouissant d’une belle renommée, il y devient membre de l’Académie royale, avant que la révocation de l’édit de Nantes ne le contraigne à revenir à Genève.
À la fin du XVIIIe siècle, on désigne encore la peinture sur émail comme « l’art de Petitot », tandis qu’au XIXe siècle l’artiste est lui-même surnommé le « Raphaël » de la miniature. En effet, ses oeuvres de grande qualité contribuent à donner à la peinture sur émail genevoise une envergure internationale. Observées à la loupe, ses peintures révèlent l’excellence de sa touche, qui juxtapose minutieusement des centaines de points de couleur. La collection du musée rend compte de cette production de portraits en miniatures, comme de la mode qui fait figurer des médaillons sur des objets tels que des bracelets ou des tabatières. Par ce biais, la miniature entre dans le domaine des arts appliqués, alors qu’en Angleterre elle reste un objet de cabinet.