Pendule à poser, à automates et musique, d'une paire

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CETTE ŒUVRE EST EXPOSÉE AU Musée d'art et d'histoire

Description

Pendule à poser, à automates et musique, d'une paire
Titre
Pendule à l'Éléphant

Auteur(s)
Datation
entre 1810 et 1820 (vers 1810-1820)
Lieu de création
Chine
Angleterre
Dimensions
haut.: 90 cm
larg.: 38 cm
prof.: 33 cm
poids: 43.0 kg
Matériaux
Ormolu, émail paillonné, ivoire sculpté et peint, gouache sur soie et sur verre, verroterie
Complication
musique ; automates
Mention obligatoire
MAH Musée d'art et d'histoire, Ville de Genève
Numéro d'inventaire
AD 0431

Alfred Chapuis et Edmond Droz (Les Automates, Figures artificielles d'hommes et d'animaux, Neuchâtel, 1949) notent: "Nombre de ces pendules destinées à la Cour de Chine ne portent aucune signature". Ils précisent que le collectionneur et marchand Gustave Loup, qui vécut longtemps en Chine, confirme "qu'il existe dans ce pays quantité de pendules de style Louis XV ou Louis XVI tirant souvent sur le baroque, fabriquées par des horlogers chinois établis à Canton et plus souvent encore à Pékin; elles comptent parmi les plus chargées et sont en général ornées de bronzes dorés, moins fins que ceux d'origine européenne. (...)" G. Loup relève aussi: "beaucoup de pendules compliquées d'origine anglaise, ne sont plus complètes ou ont été surdécorées, c'est à dire que des horlogers chinois ou de riches particuliers qui les offraient à des supérieurs, les enrichissaient de pierreries ou de perles, afin de leur donner plus de valeur marchande. Parfois même ils les transformaient complètement. (…) »
Le collectionneur Maurice Sandoz (1892- 1958) possédait de nombreuses pendules, réparties dans ses différentes demeures : parmi elles figurait la pièce spectaculaire qu’il vendit en 1952 au Musée d’art et d’histoire de Genève et qui révèle son goût pour les pendules chinoises et les garde-temps précieux réalisés en Occident pour l’Empereur de Chine.
Cette pendule appartenait à une paire (a priori par conservée dans la collection Sandoz), dont la seconde pièce a été acquise par un autre collectionneur, Jürgen Abeler, établi à Wuppertal (Allemagne).
Réunie en 2003 à Genève grâce à une vente aux enchères dispersant une partie des collections du Musée de Wuppertal, la paire conservée au Musée d’art et d’histoire, construite en « miroir », illustre l’influence de l’horlogerie européenne sur le développement de la fabrication organisée à Pékin et à Guangzhou ( Canton) où l’empereur établit des ateliers d’horlogerie et d’émaillerie complets, pour l’entretien et la fabrication de milliers de garde-temps.
Les deux pendules sont alors attribuées à des horlogers actifs dans les ateliers londoniens du négociant anglais James Cox (1723-1788) qui développe entre 1759 et 1766 un important marché en Orient: en effet, ce commerce lui procure une grande renommée et de gros moyens, si bien qu'en 1770, son entreprise compte plusieurs centaines d'ouvriers. La majorité d'entre eux faisait partie d'un réseau d'artisans de Londres où James Cox les recrutait: parmi eux se trouvaient des horlogers genevois et neuchâtelois. Horlogers habiles et compétents, ils ne signaient pas leurs travaux et n'ont pu être identifiés.
L'absence de signature sur les mouvements et bâtis de la paire aux éléphants tendait donc à corroborer cette attribution.
Les observations et travaux menés ensuite, notamment par comparaison avec les oeuvres conservées au Palace Museum de Beijing, ont permis de revoir l'attribution: le bâti, ses émaux et décorations, est bien de facture chinoise, tandis que les mécanismes horaire et à musique sont très probablement des remplois de mouvements d'origine anglaise, comme cela se pratiquait dans les ateliers de Canton notamment.

La scène chinoise est animée par un éléphant qui bouge la trompe, la queue et les oreilles. Il est surmonté d’un arbre et entouré de quatre buissons qui tournent sur eux-mêmes.
A l’intérieur du premier niveau se trouve une montagne dorée autour de laquelle défilent de petits bonzes chinois façonnés en ivoire, qui déplient et replient des livres de prières. Au centre, immobiles, trois autres bonzes ouvrent également des parchemins.
Une musique orientale accompagne l’automate et tout s’arrête au tomber du rideau, aux motifs noirs et or.
A chaque angle du bâti inférieur se trouve un buisson qui tourne, ainsi que chaque colonne émaillée bleue, garnie de paillons d’or et d’argent, disposés en guirlandes de fleurs.
Le socle de base contient le mécanisme horaire et musical. L’indication horaire est affichée sur la face avant par un cadran en émail blanc, heures romaines, trois aiguilles en acier bleui, seconde au centre.
De part et d’autre de ce cadran sont placées deux lunettes, entourées de pierres en verroterie rouge, dans lesquelles tournent à contresens des disques verts, découpés en spirale.
Le mécanisme est en laiton et acier: il est composé de deux corps de rouages, l'un pour l'indication horaire, à échappement à roue de rencontre et l'autre pour la sonnerie de l’heure, à râteau.
Un mécanisme séparé, déclenché à chaque heure par le mécanisme de la sonnerie, actionne le carillon (à 9 cloches), l'éléphant automate et la scène défilante du théâtre. Les trois corps de rouages sont actionnés par des ressorts réglés par fusées. Un poussoir manuel permet de faire fonctionner à la demande l’automate et son carillon.
Enfin, sur les côtés du socle, à droite et à gauche, deux peinture sous verre, ovales, représentent chacune un coupe de bergers dans un paysage – occidental- avec leurs animaux.

PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE

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Collection(s)
Horlogerie
Habillage
Boîte/Cabinet : à sujet

Bibliographie

Bibliographie

Article sur Expo à GemGenève 2023
(avec documentation H 2021-0018),

Wahler Marc-Olivier (dir.), Marcher sur l'eau, catalogue d'exposition, Genève, Musée d'art et d'histoire, 28 janvier 2021-27 juin 2021, Genève: Musée d'art et d'histoire, 2021, p. 143, p. 148, p. 150-151, repr. coul.

Fallet Estelle (dir.), L'horlogerie à Genève. Magie des métiers, trésors d'or et d'émail, catalogue d'exposition, Genève, Musée Rath, 15 décembre 2011-29 avril 2012, Genève, Paris: Musée d'art et d'histoire, Edition Hazan, 2011, p. 91, p. 76, no 96

Pu Zhang, L'art de l'horlogerie occidentale et la Chine, Pékin: China Intercontinental Press, 2005, références similaires

Fallet Estelle,Menz Cäsar (dir.), La pendulerie dans les collections du Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie de Genève, catalogue d'exposition, Genève, Musée d'art et d'histoire de Genève, 23 juin-31 octobre 2005, Genève: Musées d'art et d'histoire, 2005, ill. n/b p. 10 (paire), coul. p. 34 (détail), coul. p. 36 (paire)

Winter-Jensen Anne, Musée de l'horlogerie Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, Musée de l'horlogerie, 1990, ill. n/b p. 56

Winter-Jensen Anne, Automates et musique. Pendules, Genève: Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie, 1987, ill. n/b pp. 23-26

Tardy, 1927- , La pendule française..., Paris, Tardy, 1985,

Tardy, La pendule française : Les provinces françaises : Horloges et pendules étrangères, Paris, Tardy, 1982, 708, nb

Lapaire Claude, Xavière Sturm Fabienne, Rod Richard (dir.), Chefs-d'oeuvre du Musée de l’horlogerie et de l’émaillerie de Genève. Montres-Émaux-Bijoux , catalogue d'exposition, Tokyo, Nagoya, Hiroshima, Fondation culturelle Mitsukoshi, février-avril 1978, Genève: Musée d'art et d'histoire, Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie, 1978, n° 40, repr. coul.

Rod Richard, Sturm Fabienne Xavière, Musée de l'horlogerie, Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, 1976, p. 37 repr. coul.

GRONING, Karl, SALLER, Martin, Der Elefant, in Natur und Kulturgeschichte, Cologne, 1998., p. 403

Expositions

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