Le mouvement de cette pendule, en partie visible, possède un rare échappement à force constante: le balancier à gril bimétallique, à compensation thermique, est entretenu par une force constante. Il reçoit son impulsion à sa base. La force nécessaire à son entretien consiste en un petit poids en platine fixé sur l'axe même de la palette d'impulsion. A chaque alternance, le balancier déclenche lui-même le mécanisme qui retient la palette d'impulsion dans sa position de repos, puis il reçoit l'impulsion quand il est en position presque verticale. Le mécanisme, actionné par deux très forts ressorts en un rouage, ramène la palette d'impulsion dans sa position de repos, et ainsi de suite.Devenu fameux pour sa production de montres de poche, marquée par plusieurs inventions capitales, l’horloger d’origine neuchâteloise Abraham-Louis Breguet s’est intéressé à la création de pendules de types très variés. Entre 1791 et 1823, sa maison vend près de deux-cent trente pendules en acajou simples ou à sonnerie, pendules décoratives enrichies de bronzes dorés ou patinés, pendules de laboratoire ou expérimentales, pendulettes de voyage et pendules sympathiques. Parmi elles se distingue la série des pendules pyramidales, constituée de quatre horloges de précision ornées d’élégantes figures en bronze. Les allégories personnifiées du Génie et de l’Expérience, qui soutiennent le balancier, confèrent à cet objet d’intérieur très soigné un intérêt particulier : sa fonction décorative est doublée d’un garde-temps de grande précision, révélé par son échappement à vue. C’est un témoin de la fertilité de l’art appliqué à l’horlogerie dans le premier quart du XIXe siècle, et un exemple de la collaboration entre Breguet et un fabricant de bronzes d’ameublement parisien de grande renommée.