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J.-F. Dupont épouse Françoise Pauline Philippine Durand à Genève, le 18 mars 1817. Leur fils Justin devient à son tour peintre sur émail et professeur à Genève : il forme notamment Edouard Castres (1838-1902) dont le Musée d’art et d’histoire conserve une œuvre allégorique peinte en miniature sur émail. (AD 6081)Dès 1843, les gravures et les peintures déposées par la Bibliothèque au musée Rath, aux soins de la société des Arts, fournissent aux ouvriers de la Fabrique des exemples à copier sur émail.
James Audéoud (1793–1857), membre actif de la classe des beaux arts et conservateur des tableaux au musée Rath, également peintre sur émail et grand collectionneur de peinture, est très attentif au développement de ces collections connexes.Les œuvres de Raphael, Guido Reni, Jean-Léonard Lugardon,Jean-Auguste-Dominique Ingres… alimentent les œuvres peintes en miniature sur émail dédiées aux sujets, notamment religieux, récurrents : le XIXe siècle fournit d’abondants exemples de ce retour vers le passé, à travers les artistes et les thèmes de prédilection.

Jean-François Victor Dupont, fils de Jean Isaac et de Susanne née Sionne, est baptisé au Temple de Saint-Gervais à Genève le 6 août 1785. Il est connu comme artiste excellant tant dans la peinture sur émail et sur porcelaine, que la miniature sur ivoire. Il appartient à la génération des grands peintres sur émail que sont Jean-Louis Richter, Jean-Abraham Lissignol et Isaac Adam, porte-drapeaux de la réputation des « émaux de Genève », connus et recherchés jusqu’en Orient. Sa palette d’émaux est remarquable: il produit des variétés de tons et une intensité de couleurs que peu d’émailleurs ont égalé. Le rouge, le bleu et un ton spécial de pourpre sont sa signature et permettent de l’identifier, malgré le fait qu’il ne signait que ce qu'il considérait comme ses meilleures œuvres. Un autre caractère de son œuvre tient dans la mise en valeur l'expression des personnages qu’il peint. Il est fameux pour ses copies de toiles de l’Ecole de Genève et des grands maîtres, qu’il produit sur médaillons ou adapte à des fonds de montres précieuses. Lorsqu’il reproduit le célèbre tondo de Raphael, il exécute presqu’à la lettre le tableau représentant Marie, tenant dans ses bras l’Enfant Jésus, près du jeune Jean Baptiste qui les regarde avec dévotion, les mains jointes, portant contre lui une fragile croix de roseau.
La miniature reproduisant cette célébrissime « Madonna della sedia» chef d’œuvre de la période romaine de Raphael (conservée au Palais Pitti de Florence) a appartenu à Fanny Mottier Souvairan, grand-mère des donateurs François et Pierre Mottier. Madame Mottier Souvairan avait hérité de cette miniature par sa mère, née Dupont et probablement affiliée au maître émailleur Jean-François-Victor Dupont.