Description
Montre de poche à musique
A partir des années 1780 les horlogers genevois, stimulés par la présence de Henri Louis Jaquet Droz (fils de Pierre) et Jean Frédéric Leschot, se sont spécialisés dans la montre à automates et musique. La mise au point, à cette époque, d’une nouvelle technique d’émaillage (le « fondant ») permet entre 1800 et 1830, un prodigieux développement de cette industrie de luxe qu’est le décor de la montre « à la genevoise » (émaux de Genève). Les grands maîtres de ce genre de montres sont I. D. Piguet et PS. Meylan.Antoine Favre Salomon (1734-1820) présente en 1796 à la Société des Arts de Genève un mémoire consacré à « un moyen de fabrique des carillons sans timbres ni marteaux ». Les lames vibrantes, en acier, de ses petits mouvements sont adoptées par les horlogers. Inclus dans de nombreux objets décoratifs, ils sont miniaturisés à l’extrême.
Dans les premiers mouvements à musique, les goupilles qui soulèvent les lames du clavier sont placées sur les deux côtés d’un disque. Les lames paires sont actionnées d’un côté et les lames impaires de l’autre. Leur séparation favorise la diffusion des vibrations. Le remplacement du disque par un cylindre, ou rouleaux, provoque une grande amélioration du système : les lames sont rapprochées sans gêner leur vibration, celle-ci se faisant dans un sens perpendiculaire à celui du clavier.
Isaac-Daniel Piguet (1775-1841) est l’un des premiers horlogers à les adopter à Genève. Venu de la Vallée de Joux, il travaille dans l’atelier de Jean Frédéric Leschot, avant de s’associer à son beau-frère Henry Capt. Le catalogue de l’Exposition de l’industrie organisée en 1828 à Genève décrit un « petit mouvement musical de cinq notes produites par des lames d’acier » destiné à entrer dans une bague. Les calibres Piguet & Capt possèdent plusieurs peignes disposés sur des platines inférieure et supérieure. Après la dissolution de la société, Piguet s’associe avec Philippe-Samuel Meylan (1772-1845) également combier originaire du Brassus. D’abord employé chez Godemar Frères, Meylan collabore avec Piguet jusqu’en 1828. Le calibre qu’ils développent se distingue par une économie de place, facilitée par un peigne disposé en forme d’éventail autour d’un disque, muni de goupilles et animé par un mouvement circulaire.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
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