Description
Les Courtisanes Utagawa et Nanasato de la maison Yotsuba et leurs servantes
Cette estampe n’est pas à proprement parler un surimono. Il s'agit de deux pages d'un célèbre livre de l'auteur Kitao Masanobu, également connu sous le nom de Santō Kyōden. Le livre s'intitule Un miroir des nouvelles beautés de Yoshiwara avec leur propre écriture (Yoshiwara keisei shin bijinawase jihitsu kagami, 吉原傾城新美人合自筆鏡) et présente une série de vues de l'intérieur des bordels de Yoshiwara. L'accent est mis sur les courtisanes censées être très instruites que l'on trouve dans ces lieux. Cette gravure met en évidence les capacités poétiques et calligraphiques des courtisanes Nanasato et Utagawa, avec leur écriture affichée en haut de la page. L'image comprend plusieurs symboles de leur éducation et de leur formation aux beaux-arts, comme un shamisen, une pierre à encre, des impressions sur un écran, la lecture de lettres et la composition de calligraphies. En outre, le kimono de Nanasato (à gauche) comporte des symboles et des scènes du Dit du Genji, le récit classique de la culture de cour japonaise du XIe siècle.
(Texte écrit par Hans Bjarne Thomsen, professeur à l'Université de Zurich)
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Gerstle C. Andrew, Rumelin Christian, Thomsen Hans Bjarne, Tinios Ellis, Surimono, [Exposition Genève, Musée d'art et d'histoire, 18 mars - 21 août 2022], Genève, 2022,
Cabinet des estampes (dir.), Estampes japonaises, catalogue d'exposition, Genève, Musée d'art et d'histoire, Cabinet des estampes, 28 août-31 octobre 1965, Genève: Musée d'art et d'histoire, Cabinet des estampes, 1965, cat. 87, repr.
Deonna Waldemar, "Acquisitions des collections en 1936 ", Genava, t. 15, 1937, p. 1-10, 6
Expositions
Parade des oiran (courtisanes de haut-rang)
Mitate-e: Matsukaze et Murasame
Cette œuvre figure dans la publication MAH
Surimono
Surimono
La caractéristique principale des « surimono» est d’allier des textes (poèmes haïku le plus souvent) et des images tissant entre eux des liens subtils et complexes. Le musée a la chance de posséder un fonds riche en pièces de grand format – les plus rares –, produites entre Kyoto et Osaka et ayant pour spécificité d’être liées aux arts vivants. Elles constituent un témoignage inestimable de la vie culturelle et artistique nippone du début du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle.
L’exposition et le catalogue sont le fruit d’un projet d’étude et de recherche sur les collections du MAH auquel ont collaboré les professeurs Hans Bjarne Thomsen (Université de Zurich) qui a rédigé les notices d'œuvres, Andrew Gerstle (Université de Londres), Ryo Akama (Université de Kyoto) et le professeur Junichi Okubo du National Museum of Japanese History à Sakura City et son équipe.