Formant un cercle resserré, trois jeunes femmes assises sur un banc s’apprêtent à entendre la confidence d’une quatrième. Camille Claudel semble les avoir saisies à leur insu, entre deux chuchotements. Toute tentative de percer leur secret sera vaine. Elles font mur. Elles ignorent qui les regarde. Ajoutant à cette messe basse une pointe de mystère, un paravent en forme de coque les encercle à moitié. Camille Claudel se serait pourtant inspirée d’une scène banale : un trajet en chemin de fer. Le banc serait donc banquette, le paravent paroi de compartiment et les jeunes femmes, simples voyageuses. Mais la nudité des corps démontre tout le génie de Camille Claudel : une scène de la vie quotidienne devient admirable étude de corps, éternelle et poétique conversation suspendue. Réalisé d’après l’original en marbre onyx de couleur verte conservé au Musée Rodin de Paris, ce moulage a été à vraisemblablement été acquis lors de l’exposition Puvis de Chavannes, Rodin, Carrière qui eut lieu au Musée Rath en 1896.