Rétif à la gravure en raison de ses contraintes techniques, Camille Corot est séduit par la pratique du clichéverre à laquelle il est initié en 1853 par Eugène Cuvelier (1837-1900) et Léandre Grandguillaume (1807-1885). Cette technique aux confluents du dessin, de l’estampe et de la photographie consiste à recouvrir une vitre d’un vernis opaque plus ou moins dur selon les effets recherchés, puis à tracer un
motif dans ce vernis. La plaque de verre ainsi préparée est appliquée sur un papier photosensibilisé puis insolée. La feuille est ensuite révélée et fixée, laissant apparaître les lignes dégagées dans le vernis. L’image conserve toute la spontanéité et la liberté du dessin initial, tout en étant facilement reproductible. Corot produit quelque septante clichés-verres entre les années 1853- 1860 et sa mort en 1874, exploitant une large gamme d’effets (empâtement, tamponnage…). Les collections du Cabinet d’arts graphiques du Musée d’art et d’histoire offrent un panorama significatif des pratiques de l’artiste avec une trentaine de clichés-verres de sa main.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Marin Jean-Yves, MAH : Les Collections du Musée d'art et d'histoire de Genève, Genève: Musée d'art et d'histoire, 2019, p. 190
Paul Lang, Corot en Suisse, [Exposition, Musée Rath, Genève, 24 septembre 2010 - 9 janvier 2011], Genève, Musées d'art et d'histoire, 2010, repr. coul., no. 144
Mason Rainer Michael, Ritschard Claude, Le cliché-verre : Corot et la gravure diaphane, [Exposition, Genève, Cabinet des estampes, 16 juillet - 10 octobre 1982], Genève, Editions du Tricorne, 1982, no. 30
Melot Michel (dir.), L'œuvre gravé de Boudin, Corot, Daubigny, Dupré, Jongkind, Millet, Théodore Rousseau, Les grands graveurs, Paris: Arts et métiers graphiques, 1978, no. 64
Loys Delteil, Le peintre-graveur illustré, 31 vols., Paris, chez l'Auteur, 1906-1930, no. 64