Description
Légumier
La collection d’étains du Musée d’art et d’histoire comprend plus de 1400 objets en majorité suisses dont plus de 600 genevois. A Genève, la poterie d’étain connaît son apogée au 17e siècle. Sa production de qualité fournit surtout de la vaisselle d’usage, qui comprend des pots pour le vin : cocasses, semaises et channes, et des écuelles appelées grellets, servant d’assiettes. Elle est alors préférée à la vaisselle de bois ou de terre. Les récipients, généralement moulés, présentent des formes simples qui, au 18 siècle, sont influencées par l’argenterie et enrichies souvent d’un important décor gravé. A cette époque se répand l’usage de la faïence; celle-ci va remplacer la vaisselle d’étain au cours du 19e siècle.
Les étains domestiques genevois les plus anciens, datant du XVIe siècle, ont été trouvés dans le Rhône. Des étains religieux médiévaux (calices et patènes) ont été découverts dans des tombes, comme ceux ayant appartenu à l’évêque Jean Courtecuisse mort en 1423.
Au 16e siècle, les potiers d’étain sont organisés en corporation. Des ordonnances réglementent leur profession et obligent les maîtres à apposer leurs poinçons sur les objets qu’ils fabriquent. Coulés en moules, les objets sont généralement munis du poinçon du maître-potier garantissant leur bienfacture et pour ceux à usage alimentaire d’un poinçon certifiant que le taux de plomb est réglementaire. En effet, l’étain s’utilise surtout en alliage avec du plomb et pour ne pas nuire à la santé, son pourcentage est contrôlé et garanti par la marque « F » pour l’étain fin (jusqu'à 10%) et « C » pour l’étain commun (jusqu'à 50%). La matière première vient d’Allemagne et d’Angleterre.
Du 16e au 19e siècle, on a recensé 112 potiers d’étain et les poinçons de 34 maîtres. Souvent le métier était exercé au sein d’une même famille pendant plusieurs générations : la famille Charton par exemple a compté 10 potiers d’étain en trois siècles. Comme d’autres secteurs de l’artisanat, cette activité bénéficie de l’apport des artisans huguenots réfugiés à Genève, tels Pierre I Royaume, Léonard I Bourrelier, Pierre Roze ou Etienne Charton. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, les potiers d’étain genevois vivaient et exerçaient leur activité professionnelle principalement en l’Ile et sur les ponts du Rhône avoisinants, alors bâtis et qui brûleront en 1670.
PLUS D’INFORMATIONS SUR L’OEUVRE
Bibliographie
Fiette Alexandre ... [et al.], Décor, design et industrie : les arts appliqués à Genève, [Exposition, Musée d'art et d'histoire de Genève, du 15 octobre 2010 au 1er mai 2011], Paris, Genève, Somogy, Musée d'art et d'histoire, 2010, p. 33
Genève autour de l'art déco : collections du Musée d'art et d'histoire, du Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie, du Musée Ariana à Genève, [Exposition, Genève, Musée Ariana, 16.09.1993-1.10.1994], Louvain, Paris, 1993, p. 50