Sur la face A est représentée une Amazonomachie avec le combat de deux Grecs et de deux Amazones, respectivement à droite et à gauche du tableau. La composition est centrée sur le guerrier grec gisant à terre. Un genou au sol, il s'appuie sur son bouclier. Un javelot, dont la hampe est brisée, a pénétré dans sa cuisse droite en faisant jaillir le sang. Le blessé lève un bras suppliant vers l'Amazone à cheval qui le menace de sa lance au bois noueux. L'autre ennemie tient son javelot dans la main droite et en menace également l'homme étendu au sol. Ce dernier porte un casque en forme de hure de sanglier et au panache orné d'une silhouette de dauphin. Son compagnon se porte à son secours en dégainant son épée du fourreau. Dans sa précipitation, il a laissé tomber son casque surmonté d'un panache. Les guerriers grecs portent des boucliers ronds et bombés, orné d'un lion en rehauts blancs pour le guerrier à terre, et décoré de bandes horizontales pour l'autre. Le blessé a lâché son javelot qui est parterre, devant sa jambe droite. Il porte une tunique courte du type "exomis", attachée par une ceinture. Son compagnon n'a pour tout vêtement qu'une étroite draperie couvrant l'épaule gauche et retenue par une ceinture. Les Amazones portent un bonnet phrygien (décoré d'étoiles et de points, pour l'une, seulement de points, pour l'autre) et une tunique brodée, passée sur un maillot bariolé à longues manches collantes; ce sous-vêtement enveloppe aussi les jambes de l'Amazone à pieds. Celle à cheval porte de plus une chlamyde et des bottes laissant libres les orteils. Sa compagne a sa ceinture retenue par des courroies croisées. L'Amazone combattant à pied porte au côté une épée dont la poignée est en forme de tête d'aigle. Elle est équipée d'un bouclier sans épisème; celui-ci est transpercé par un javelot noueux, qui a fendillé la surface. Les deux chevaux ont une bride ornée de phalères et des rênes en deux parties. Celui qui s'est débarrassé de son cavalier porte encore un long licou qui se prend malencontreusement dans sa jambe antérieure droite. Par leur attitude, les bêtes, à la crinière ébouriffée, participent à l'agitation générale. Le peintre a indiqué le relief du terrain par une ligne gravée sous l'Amazone à pied. Des cailloux sont répandus en bas de l'image. La face B accueille une scène de thiase dionysiaque montrant Dionysos, un Satyre et deux Ménades. Le dieu est au centre, sous les traits d'un jeune homme. Nu, il porte un drapé qui flotte sur son bras gauche, tient le thyrse dans la main droite à la manière d'un sceptre et lève le bras gauche pour faire tinter une clochette. Les autres personnages s'éloignent vers la gauche en dansant. Le Satyre, nu et barbu, retourne la tête pour regarder son maître. Il joue du tambourin qu'il tient de sa main gauche haut levée. De chaque côté, deux Ménades tiennent un thyrse dans la main gauche. Elles renversent la tête en arrière, comme en extase, et brandissent, l'une une torche (avec cordon flottant), l'autre une courte épée. Le mouvement de la danse soulève le bas de leur chiton serré à la taille par une ceinture. Le vêtement de la Ménade de droite s'est dégrafé, découvrant les seins. La parure des deux femmes consiste en des boucles d'oreille, un collier et un bracelet spiralé à chaque bras. Des cailloux jonchent le sol. A noter les taches de vernis noir répandues sur le vêtement de le Ménade de gauche. Cette scène a ceci d'exceptionnelle que Dionysos agite une clochette. Les textes antiques indiquent que la clochette jouait un rôle dans le culte dionysiaque et dans plusieurs autres, et cela perdura jusqu'à l'époque romaine. L'instrument avait notamment une fonction d'appel. Les clochettes étaient en bronze, avec ouverture rectangulaire ou ronde. Un petit anneau permettait de les tenir ou de les suspendre. On en a trouvé aussi bien dans les sanctuaires que dans les tombes. La décoration secondaire de ce cratère mérite mal son nom tant elle appelle le regard avec ses motifs recouvrant les anses et le col à la manière d'une broderie. Des oves ornent la lèvre du vase. Au-dessous, gros rameau de laurier avec baies faisant le tour du vase, puis bande de points noirs. La partie supérieure du col s'orne d'une frise de palmettes inscrites dans des sortes d'ogives. Trois petites feuilles remplissent les espaces laissés entre elles. Languettes à l'épaule. D'autres languettes, très sommaires, entourent les attaches des anses. Celles-ci ont leurs circonvolutions garnies d'une suite de feuilles de lierre opposées. Sous les scènes figurées, un méandre fait le tour de la panse; il est interrompu, à espaces réguliers (trois cases), par des carrés renfermant une croix de Saint-André.