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Le martyr est figuré en jeune guerrier, la cuirasse recouverte d’un somptueux manteau brodé d’or et portant un collier à deux rangs ; il symbolise, ainsi vêtu, le patron des archers.
La sculpture a été transformée : la base du buste est coupée de façon nette et le socle est postérieur. Le dos plat a été travaillé grossièrement. À l’origine, il devait s’agir d’une figure complète, en pied, qui était probablement placée à l’intérieur d’un retable aux côtés d’autres statues de saints. Cette hypothèse est confirmée par l’absence de cavité destinée à recevoir des reliques.
Le visage anguleux et carré, les pommettes hautes et saillantes, les fins sourcils arqués et surtout les mèches de cheveux qui s’enroulent en cercles concentriques serrés se retrouvent dans quelques sculptures attribuées au Maître de la Pièta des Antonites, actif à Chambéry entre 1500 et 1520 environ. En particulier le visage de saint Jean qui maintient la tête du Christ dans cette Pièta, réalisée vers 1515-1520 pour l’ancienne église des Antonites de Chambéry (actuellement au Musée Savoisien de Chambéry) présente les mêmes caractéristiques. Le ciseau précis du sculpteur, la qualité de ses œuvres laissent penser que ce maître, auquel on doit une production nombreuse sur le territoire de l’ancien duché de Savoie, a fait partie des artistes majeurs à Chambéry au début du XVIe siècle.