Les bijoux et ornements byzantins parvenus jusqu'à nous, provenant pour la plupart de trésors enfouis ou de sépultures, ne sont pas très nombreux. Il faut recourir aux documents figurés pour admirer tout l'éclat et la magnificence des pièces perdues, en particulier les parures impériales en usage à la cour. Les procédés techniques du travail des métaux et les motifs sont directement empruntés à l’orfèvrerie de l’époque romaine tardive. Toutefois, l’esthétique byzantine accroît le goût pour la polychromie, exprimé non seulement par l'utilisation de pierres de couleur, de perles et de pâtes de verre, mais également par l'emploi du niellé et de l'émail. Pour créer des jeux d’ombre et de lumière, les orfèvres adoptent un procédé ornemental en usage dès la fin du IIe siècle, l'opus interrasile, lequel consiste à réaliser un décor ajouré sur une feuille de métal découpée. Nombre de pièces, telles ces boucles d’oreilles en or en forme de croissants, ornées d'oiseaux contournés et disposés de chaque côté d'un élément floral (modèle bien connu et représenté dans de nombreuses collections) , témoignent de la parfaite maîtrise de cet art jusqu'au VIIe siècle.