L’eau-forte tient une place à part parmi les techniques des arts graphiques. Repérable à l’œil nu par les spécialistes, elle demande un petit effort d’attention aux non-initiés.
Car contrairement à d’autres procédés, pour lesquels l’artiste entaille son dessin directement sur une plaque en métal, l’eau-forte est une méthode dite de « taille douce indirecte » : la plaque est recouverte d’une fine couche de vernis protecteur, sur laquelle l’aquafortiste va graver son motif à l’aide d’une pointe ; elle est ensuite plongée dans un bain d’acide, qui attaque les lignes dégagées par la pointe ; une fois le vernis enlevé, elle est prête à être encrée et à passer sous presse.
Développée au Moyen Âge par les orfèvres, cette technique est, de fait, très ancienne et les plus grands artistes y ont eu recours, la modifiant, la perfectionnant. Les collections du Cabinet d’arts graphiques regorgent d’exemples remontant pour certains au début du XVIe siècle. Dans cette galerie, vous pouvez retrouver plus d’une trentaine d’estampes, allant d’Albrecht Dürer, qui livre une version foisonnante de l’enlèvement de Proserpine sur une licorne, au serein paysage montagneux de Markus Raetz.
D’un siècle à l’autre, l’évolution du procédé est visible. À travers les feuilles signées Jacques Callot (1592-1635) par exemple, lequel a adopté de nouveaux outils et joué avec les temps de morsure à l’acide pour atteindre plus de précision et de profondeur du trait ; avec le prolifique Rembrandt van Rijn (1606-1669), lequel est allé plus avant dans les expérimentations avec l’encre et le papier ; mais aussi avec les peintres novateurs du XIXe siècle, qui se sont réappropriés le médium pour l’adapter à leur besoin d’expression et d’expérimentation.
Notre sélection: 25 œuvres dans cette galerie
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