
Voici venu le joli mois de mai, qui s'ouvre avec la journée internationale des travailleurs . En Suisse, la première célébration du Premier mai, date liée à la revendication d’une journée de travail de huit heures, remonte à 1890.
La collection du Musée d’art et d’histoire abrite d’intéressants témoignages historiques, mais aussi artistiques, de l’organisation du monde ouvrier et de ses luttes à travers le temps. Dans cette présente sélection, le plus ancien remonte à l’Égypte antique : un scarabée portant le nom de Nehy, chef des ouvriers sur minerai de cuivre. Plus proche de nous, la figure du travailleur à l’œuvre inspire d’imposants portraits en pied signé Alfred Roll et Ferdinand Hodler, et accède ainsi à un domaine ordinairement réservé à l’aristocratie et à la haute bourgeoisie. Dans le même esprit, le Genevois Daniel Ihly insuffle de la noblesse au travail des paysans aux champs et à celui des fondeurs d’or.
Mais l’art graphique est sans doute celui qui retranscrit le mieux la dureté des luttes menées au cours des XIXe et XXe siècles. Par le fusain et la lithographie, Théophile Steinlen donne une dimension dramatique à la sortie de l’usine, révélant des corps fourbus, des regards vides. Kathe Kollwitz décrit à l’eau-forte une carmagnole endiablée autour d’une guillotine, chanson dansée révolutionnaire reprise par les ouvriers et les tisseurs allemands lors de soulèvements à la fin du XIXe siècle. Par la xylogravure, Félix Vallotton sait recréer la tension des mouvements de foule, des barricades et des minutes qui précèdent une exécution. Dans son sillage, l’artiste libertaire romand Charles-Alexandre Mairet met son talent de graveur sur bois au service de revendications politiques et sociales des années 1920.
Bon Premier mai à toutes et à tous !
Notre sélection: 26 œuvres dans cette galerie
En cours de chargement...