
Fasciné par l’œuvre de Richard Wagner qu’il découvre dans les années 1880 à Bayreuth, Adolphe Appia (Genève, 1862-Nyon, 1928) se donne pour mission de réformer la mise en scène d’opéra, tant les conventions de l’époque, imposant des décors illusionnistes et des costumes pseudo-historiques, constituent selon lui l’antithèse de la révolution esthétique wagnérienne.
Si l’opéra veut s’élever au rang «d’œuvre d’art total» (Gesamtkunstwerk) comme le prône le maître, l’espace scénique doit être en parfaite harmonie avec la musique et le verbe. Il imagine donc un espace épuré, une topographie idéale et intemporelle à vocation universelle. Sa pensée, complexe, prend corps dans ses écrits théoriques, mais aussi dans des dessins qui n’avaient à l’origine d’autre fonction que d’illustrer ses idées.
Rejetés par les wagnériens réactionnaires, les préceptes d’Appia seront adoptés par Émile Jaques-Dalcroze (1865-1950), avec qui le Genevois collabore étroitement dans les années 1909-1915. Ce n’est toutefois que plusieurs décennies après sa mort qu’il sera reconnu comme l’un des précurseurs de la mise en scène moderne, et que ses dessins seront admirés tant par les scénographes que par les architectes et les amateurs d’art.
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